Par l’étude du rituel d’obtention de la pluie (tribu des Aït Khebbach, Tafilalt, Maroc) observé en 2003-2004, il s’agit d’analyser la mise en scène de tlaghnja, « cuiller à pot » transformée en mannequin paré d’atours féminins, ouvrant la procession rituelle des rogations pour la pluie. L’examen des objets utilisés dans la confection de « cuiller à pot » illustre l’importance des points de vue sémiologiques qu’il convient d’analyser : éléments linguistiques, gestuels et symboliques. Les jeux de physionomie qui accompagnent le rituel s’ajoutent aux implorations en faveur de la pluie. Si la mise en scène de « cuiller à pot » met en évidence la trame rituelle des cérémonies orientée vers une représentation de la fécondité, pour les Aït Khebbach cette procession permet de marquer leur appartenance au monde berbère.