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Zurita: el poema como memorial del dolor

dans Presses Sorbonne Nouvelle


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2018-11-27T01:00:00Z
  • Notes
    • Le 11 septembre 1973 sert, pourrait-on dire, de colonne vertébrale à l’œuvre de Raúl Zurita. De sa participation aux interventions du Colectivo de Acciones de Arte (CADA), aux tombeaux et niches de columbarium qui configurent son Canto a su amor desaparecido (1985), en passant par INRI (2003) et par In memoriam (2007), jusqu’à son monumental Zurita (2011) qui se déroule entre une « rota tarde » (l’après-midi du 10 septembre 1973) et un « roto amanecer » (le 11 septembre 1973 au lever du jour), son œuvre entière semble être construite sur le besoin de parler par la bouche morte des disparus et de nommer l’enfer, tant personnel que collectif, inauguré ce jour-là.La communication analyse comment, à travers différentes stratégies d’énonciation (répétition, décomposition, recontextualisation), Raúl Zurita construit des œuvres à la syntaxe disloquée, celle de voix absentes ; des œuvres contaminées de références extrapolant la culture populaire pour filtrer à travers un silence et devenir une dénonciation de plus en plus puissante. Il en va ainsi des restes d’un dialogue des morts et de la répétition, comme un mantra, de certains vers qui mettent à nu les atrocités de la dictature chilienne et dont l’insertion dans Zurita réveille, en résonance, des cicatrices plus anciennes qui y prennent à leur tour de nouvelles significations. Finalement, la multiplicité des langages et des supports – y compris ses vers inscrits au frontispice du Memorial del Detenido Desaparecido y del Ejecutado Político (Mémorial du détenu disparu et de l’exécuté politique) au Cimetière central de Santiago – mais aussi les différentes lectures, performances, interventions publiques et installations artistiques à travers lesquelles Zurita lui-même dédouble son œuvre, poussent à réfléchir à la valeur mémorielle de l’écriture de ses œuvres si complexes et masquées, semblant osciller entre la nécessaire réactualisation d’une mémoire des voix qu’il s’agit de garder vivantes et la construction mémorielle d’un grand poème-ossuaire où reposent ses « poèmes morts » comme dans le recueil qui porte ce titre.
  • Langues
    • Espagnol, castillan
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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