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J. Baird Callicott, Science, and the Unstable Foundation of Environmental Ethics

dans Société des Anglicistes de l'Enseignement Supérieur


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2020-07-16T02:00:00Z
  • Notes
    • Cet article vise à éclairer l’influence de la pensée écologique, et tout particulièrement de notions telles que le changement et la mutation, sur l’éthique environnementale aux États-Unis en analysant l’œuvre de J. Baird Callicott, aujourd’hui l’un des philosophes de l’environnement les plus influents outre-Atlantique. Callicott a dédié une part considérable de sa carrière à la mise en avant de l’éthique du vivant (land ethic) créée par Aldo Leopold au milieu du 20e siècle. Afin de donner ses lettres de noblesse philosophiques à la proposition éthique de Leopold, Callicott s’appuie notamment sur David Hume, Adam Smith et Charles Darwin : en appliquant aux écosystèmes et aux espèces non-humaines les théories des sentiments moraux de Hume et de Smith, Callicott affirme ne faire que poursuivre un processus commencé par Darwin dans La Filiation de l’homme et développé par Aldo Leopold dans son Almanach d’un comté des sables. Selon Callicott, l’élargissement du sens que l’espèce humaine confère aux liens communautaires est une nécessité impérieuse face à la multiplication des défis environnementaux. Callicott en vient à préconiser l’avènement d’un changement de paradigme, qui devra conduire l’humanité à adhérer à une « modernité déconstructrice » informée par le darwinisme, la science écologique et l’apport de la physique quantique. Callicott espère que cette transition conduira au remplacement du dualisme cartésien entre l’espèce humaine et la nature par une vision écocentriste du monde en vertu de laquelle l’espèce humaine se conçoit comme intégrée au vivant et non comme radicalement différente de lui. Pourtant, c’est la science écologique elle-même qui fragilise le plus les propositions éthiques de Callicott à travers l’apparition, à la fin des années 1970, de ce que l’historien Donald Worster a appelé l’écologie du chaos. L’attention grandissante que les écologues apportent alors aux perturbations et à l’instabilité du vivant contraint le philosophe à faire évoluer l’éthique léopoldienne en insistant sur le caractère discriminant de l’échelle des perturbations : par la rapidité et l’ampleur des dégâts qu’elles provoquent, certaines perturbations d’origine anthropique ne sont pas moralement acceptables. Le parcours philosophique de Callicott démontre ainsi l’importance de la capacité d’adaptation dans l’évolution intellectuelle et philosophique. Mais il souligne aussi la situation précaire des philosophes de l’environnement qui fondent leurs prescriptions morales sur des savoirs scientifiques. Ces savoirs jouissent d’un grand prestige depuis la révolution scientifique mais ils sont par nature toujours susceptibles d’évoluer.
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    • Anglais
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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