A Bruxelles – ville dualisée d’un point de vue socio-économique et au marché scolaire ethno-ségrégé –, une part des jeunesses se caractérise par une hétérogénéité culturelle résultant de trajectoires de migration (d’hier à aujourd’hui), trajectoires qui peuvent être à la source de religiosités affirmées. Sur base d’une vingtaine d’entretiens avec de futur·e·s intervenant·e·s du social, je fais émerger dans ce papier une « parole minoritaire » (i.e. au sens de C. Guillaumin) transversale à des jeunes descendant·e·s de migrant·e·s subsaharien·ne·s et maghrébin·e·s, catholiques et musulman·e·s. Qu’il s’agisse de l’image de la « femme voilée », de la circulation de l’énoncé « Je suis Charlie » ou de la compatibilité croire religieux/travail social, le corpus des interviews fait apparaître des solidarités interminoritaires construites en contre-point des discours hégémoniques intériorisés.