Cet article interroge l’idéal démocratique de mixité, au sens large, dans le champ scolaire. A partir de deux études de cas d’écoles bruxelloises qui répondent de manière opposée aux enjeux de la diversité à Bruxelles, l’auteure met en perspective, sur la base de données ethnographiques, les modèles d’intégration de types universaliste et communautariste. Elle tente de montrer que ces deux modèles-types d’école ne constituent pas une simple alternative éthicophilosophique, mais qu’ils contribuent à façonner des élèves différents. Au-delà de leurs effets sur la réussite et la ségrégation scolaire, chaque modèle d’école favorise en effet différemment les trois logiques – stratégies de réussite, intégration et épanouissement personnel – que l’élève se doit d’articuler au sein de l’espace scolaire.