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Le modèle du « bon malade » entre traités religieux et traités médicaux au xviie siècle

dans Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes - LARHRA UMR 5190


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2013-06-28T02:00:00Z
  • Notes
    • A l’instar du modèle de la « bonne mort », un modèle du « bon malade » s’élabore dans le contexte de la contre-réforme au sein des textes religieux, mais aussi littéraires et médicaux du XVIIe siècle. Ce modèle normatif s’appuie sur la surveillance étroite de l’état d’esprit du malade et sur la lecture morale et religieuse des souffrances qui le frappent. Cette vision entre souvent en concordance avec l’interprétation médicale. Dans les deux registres, la corruption et la culpabilité des malades vont de pair avec leur nécessaire humilité. L’acceptation des souffrances, celles envoyées par Dieu comme celles infligées par le médecin ou le chirurgien, est la seule voie offerte à ceux qui doivent d’abord penser à sauver leur âme avant de vouloir réconforter leur corps. Par le rappel de l’indignité de la condition terrestre, le modèle du « bon malade » peut aller jusqu’à l’oubli voire le mépris du corps. Mais si les soins corporels doivent venir en second, ils n’en sont pas pour autant illégitimes. En effet, les remèdes, comme les maladies, procèdent également de la grâce divine et le corps n’est pas qu’un cachot charnel, il est aussi le temple du saint esprit. Au chevet des malades, accompagnement spirituel et soins médicaux se pensent donc en miroir. Ils puisent au sein d’un ensemble de références et de vocables communs malgré de subtiles discordances qui rappellent, ici ou là, la résistance de ceux qui souffrent.
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    • Français
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