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Faire taire l’altérité

dans CECLS - Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité

Auteur(s) : Ragaru, Nadège

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2011-05-27T02:00:00Z
  • Notes
    • En prenant pour objet la bulgarisation forcée de l’onomastique et la censure de la langue turque entre 1984 et 1989, l’objectif de cet article est d’interroger les logiques sociales de la construction de la langue en enjeu politique et sécuritaire en Bulgarie communiste. Il est ensuite de reconstituer la trajectoire non linéaire au terme de laquelle l’usage du turc a été investi de significations politiques. Cette démarche nous amènera à éclairer un processus d’assimilation violente né du croisement entre une vision unitaire de l’État-nation datant du xixe siècle et un projet communiste de modernisation-homogénéisation opéré à travers une ingénierie sociale prométhéenne. L’extension à l’univers linguistique des politiques de nationalisation a également été rendue possible par le lent déplacement des logiques organisatrices des identifications depuis un découpage confessionnel hérité de l’Empire ottoman vers un principe stato-national ayant fait de l’ethnicité et de la langue, en sus de la confession, des marqueurs identitaires privilégiés. Loin de constituer les simples reflets de ces politiques, les politisations minoritaires de la langue - inscrites dans une histoire ayant diversement tissé hiérarchies sociales et linguistiques - ont perdu en intensité depuis 1989, rappelant qu’il n’existe pas d’automaticité à la construction linguistique des enjeux politiques, économiques ou identitaires.
  • Langues
    • Français
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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