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Strategies of environmental knowledge production facing land use changes: Insights from the Silvicultural Zoning Plan conflict in the Brazilian state of Rio Grande do Sul

dans UMR 8504 Géographie-cités


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  • Date
    • 2011-12-20T01:00:00Z
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    • Cet article identifie certaines logiques émergentes de production de savoirs sur l’environnement au sud du Brésil, au travers de l’analyse du processus complexe ayant mené l’Etat du Rio Grande do Sul à adopter en 2010 un « Plan de zonage pour la Sylviculture », outil d’aménagement régulant l’implantation de massifs sylvicoles sur son territoire. Afin de réguler l’accroissement rapide des surfaces d’Eucalyptus, Pin et Acacia plantées sur les herbages tempérés de l’Etat depuis le début de la décennie 2000, l’administration en charge de l’environnement au Rio Grande do Sul a piloté la mise en place de règles restreignant les activités sylvicoles, fondées sur la vulnérabilité écologique d’unités de paysages. De 2007 à 2010, d’intenses et conflictuelles négociations entre administration, entreprises sylvicoles et organisations écologistes ont entraîné plusieurs reformulations de ce plan de zonage. Le secteur entrepreneurial a réussi à réduire sensiblement les restrictions que lui imposait la première version du plan, tandis qu’écologistes et administration présentent comme une victoire l’inscription dans la loi de la nécessité de conserver les herbages, et sa traduction en règles concrètes de gestion. L’originalité du Plan de zonage pour la sylviculture à l’échelle régionale tient à deux caractéristiques : il s’agit de la première tentative de réguler spatialement l’une des activités agraires responsables –avec l’agriculture en semis direct et les prairies artificielles- de l’avancée de la frontière agricole sur les herbages naturels ou « campos » qui couvrent l’est de l’Argentine, l’Uruguay et le Sud du Rio Grande do Sul. Pour la première fois, ce type de végétation est défini dans un document ayant valeur de loi, permettant que soient mises en place des mesures de protection. Ce cas est emblématique de certaines logiques actuelles caractérisant la production de savoirs sur l’environnement, dans l’actuel contexte néo-développementiste de l’Amérique du Sud : les conflits pour les ressources naturelles contribuent à l’émergence et à la légitimation de nouvelles catégories environnementales, tandis que dans le même temps, les entreprises multinationales développent leur capacité à influencer les choix de techniques et méthodes permettant de mesurer et qualifier certaines dimensions de l’environnement. L’utilisation intensive de bases de données environnementales en accès libre au cours du conflit pour la redéfinition du zonage, ainsi que le large consensus légitimant leur usage, constituent une autre logique importante. Ce changement technique radical a des implications sur les façons de mesurer la vulnérabilité environnementale, et facilite de nouvelles stratégies de la part d’acteurs désirant influencer les choix de méthodes d’analyse, redessinant les processus par lesquels on définit et gère l’environnement. Conçues comme des vecteurs de démocratisation informationnelle et de renforcement des capacités de mobilisation citoyenne, les bases de données environnementales en accès libre peuvent cependant renforcer les asymétries entre acteurs lors de controverses environnementales et de production de savoirs.
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    • Anglais
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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