Les stratégies récentes de gestion des zones humides, visant à l’entretien voire à la reconquête de ces milieux, mettent l’accent sur les fonctions écosystémiques traduites en termes de services rendus d’une part, en soulignant de plus en plus fortement d’autre part les valeurs, notamment patrimoniales, que l’on peut leur reconnaître. Cette approche à coloration utilitariste pose la question des potentialités des milieux et nécessite de facto de retracer leur « trajectoires » entre dynamiques biophysiques et logiques anthropiques à temporalités et spatialités complexes et intriquées. Cet article propose une réflexion sur l’utilisation et l’efficacité des concepts et méthodes de la géohistoire pour identifier et valoriser la/les mémoire(s) des zones humides, ici en contexte fluvial.