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De l’école au lycée : la scolarisation des enfants tchèques et slovaques en France dans l’entre-deux-guerres

dans Société Internationale pour l’Histoire du Français Langue Étrangère ou Seconde‎


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2014-02-03T01:00:00Z
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    • Dans l’entre-deux-guerres, l’immigration tchèque et slovaque en France prend de l’importance. Les quelque 70 000 ressortissants tchécoslovaques en 1931 se répartissent dans tout le pays, mais principalement en région parisienne, dans le Nord-Pas-de-Calais et dans l’est. Souvent employés dans l’industrie et dans les mines, ils sont aussi ouvriers agricoles dans les régions rurales, et dans ce cas plutôt slovaques, ou artisans à Paris, et alors souvent tchèques.Parmi eux se trouvent de nombreux enfants, peut-être 8 000 en 1934, qui fréquentent les écoles françaises. Pour les associations tchécoslovaques qui se constituent au sein des communautés locales, la crainte d’une acculturation rapide et déjà constatée incite à organiser des cours de langues et de civilisations tchèques et slovaques pour ces enfants dont on veut sauvegarder l’identité nationale.Puisque le système scolaire français le permet, des cours dispensés par une monitrice ou un moniteur tchèques sont donc ouverts dans certaines écoles primaires, publiques ou privées, en-dehors des heures de classe, le jeudi et le dimanche par exemple. Envoyés et rémunérés par l’État tchécoslovaque, agréés par le préfet, ces moniteurs sont placés sous l’autorité de l’instituteur français. Compétent et investi, le moniteur devient souvent un personnage essentiel pour les Tchécoslovaques du lieu, et leur relais auprès des autorités françaises et tchécoslovaques, notamment du consul. À Merlebach, en Moselle, à Méricourt, dans le Pas-de-Calais, à Paris ou à Argenteuil, ces classes permettent aux enfants de (re)découvrir la langue et la culture de leur pays d’origine, même si la grande hétérogénéité des élèves, leur faible nombre (tout au plus 400 à la fin des années 1930, soit 5 % du total), rendent le bilan mitigé. Toutes ces classes cessent de fonctionner en 1940, avec la défaite militaire française.Certains lycées français accueillent par ailleurs eux aussi des élèves tchèques et slovaques : des sections tchécoslovaques sont en effet ouvertes dès les années 1920 à Dijon, puis à Saint-Germain-en-Laye (pour les filles) et à Nîmes. Mais il ne s’agit pas là d’enfants d’immigrants ; ce sont des boursiers, sélectionnés pour leurs bons résultats, qui viennent passer le baccalauréat français, afin de fournir des élites à la jeune Tchécoslovaquie. Ces sections auront une plus grande pérennité après Seconde Guerre mondiale.
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