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Deux portraits sur le bureau de Pierre Dansereau pour être [vraiment] au monde

dans Université d'Orléans


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2019-11-26T01:00:00Z
  • Notes
    • Après 1976 et durant près de 30 ans, Pierre Dansereau a continué de travailler à l’Université du Québec à Montréal. Ses collaborateurs autant que les visiteurs ont souvent noté que, sur son bureau, il y avait deux petits cadres contenant les reproductions de portrait de Darwin et de Humboldt. Les étapes de la vie de cet écologiste mort en 2011 permettent de rappeler comment ont évolué les connaissances concernant le vivant au XXe siècle et la part qu’il y a prise. À une prime enfance entre la fascination des mots et le plaisir du contact avec les choses, succède une adolescence illuminée par les littératures « canadienne-française », française et anglaise. Deux ans à naviguer vers l’Arctique puis vers les Tropiques l’amènent à étudier les plantes, découvrir l’efficacité heuristique du darwinisme et partir faire un doctorat à Genève. De retour au Canada à la veille de la seconde guerre mondiale, il étudie les érablières, élabore et valide sa « sociologie végétale » et enseigne successivement dans 3 universités. Chercheur reconnu, voyageant et participant à la consolidation de la Synthèse évolutionniste, il publie en 1957 « Biogeography : an Ecological Perspective ». Loin de l’académisme ambiant, il pose les plantes et les animaux, de l’individu aux populations, dans un paysage dynamique permettant de comprendre la complexité de leur distribution. Et fait éditorial neuf, Dansereau termine son livre par un chapitre consacré à l’impact des humains sur les milieux naturels. L’emballement de la démographie mondiale et le constat de la limitation des systèmes naturels, poussent alors Dansereau à élaborer son « écologie humaine » dans le droit fil de sa sociologie végétale. Avec toutefois un retournement de perspective, puisqu’il est impératif pour les humains d’anticiper les conséquences des développements souhaités. Aussi propose-t-il que la « sympathie de plus en plus élargie » chère à Darwin se transforme en une solidarité biologique efficace. Une telle solidarité a l’avantage de s’appuyer sur les réalités du monde que les explorateurs et les naturalistes du siècle précédant avaient révélées. Eux qui découvrant terres et mers, ont permis que s’élaborent des savoirs pour les comprendre sous le regard tutélaire de Humboldt qui a si bien pressenti la connexité des choses. C’est probablement pour cela que Pierre Dansereau dans son travail s’est imposé d’être en permanence sous les regards croisés de Darwin et de Humboldt.
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