Parmi les représentations de l’hérésie qu’Origène met en scène, deux dénonciations sont ici retenues. L’une appartient à un commentaire, l’autre à une homélie. Toutes deux allégorisent l’Écriture, la première la coutume du « lévirat » d’après Dt 25, la seconde les paroles sur Éphraïm en Os 6-7, interprétées pour éclairer Ps 77, 9-11. L’exégèse savante suit les règles de la démonstration, entraîne le lecteur dans une recherche qui examine des variantes de l’interprétation principale, se réfère objectivement à des procédures institutionnelles et donne un tour général à la polémique à partir de la réfutation implicite d’une doctrine particulière, valentinienne en l’occurrence. Le « combat de la chaire » s’en distingue par la relation affective que la rhétorique de la prédication exploite pour communiquer à l’auditoire l’hostilité envers l’hérétique insinuée par le sens attribué aux textes bibliques. La multiplication des preuves, la répétition, l’anaphore, le recours à l’expérience personnelle, loin de toute réfutation précise, ont pour effet de vouer l’hérétique à l’exécration des fidèles. La volonté de convaincre l’emporte chez Origène prédicateur sur la prudence qu’il recommande ailleurs devant la gravité de l’accusation d’hérésie.