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Voies et voix de la résistance pendant la dictature en Espagne : Antigone, du mythe à l’incarnation de la dissidence antifranquiste

dans École doctorale Montaigne Humanités

Auteur(s) : Blin, Fanny

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2020-10-26T01:00:00Z
  • Notes
    • Immortalisée par la littérature engagée du xxe siècle en tant que symbole par excellence de l’opposition à la tyrannie, Antigone ressurgit particulièrement dans la dramaturgie espagnole pendant et après la dictature franquiste. Cette figure mythique a en effet inspiré près de vingt réécritures de l’œuvre sophocléenne entre 1939 et 1989, en castillan, mais aussi en catalan et en galicien. En effet, Antigone a hanté la pensée des opposants au Régime car sa tragédie familiale est miroir éloquent de la post-guerre civile. Dans un contexte où le pouvoir verrouille les discours historiographiques et contestataires, réécrire cette pièce offre un sillon à la pensée du drame national tout en valorisant l’objection de conscience. C’est le chemin qu’empruntent Bayo, Bergamín, Zambrano, Elizondo, De la Rica puis Riaza, dont les œuvres participent de la réinterprétation critique de la notion de désobéissance politique. Le rapport de force s’illustre dans l’écriture même : certains dramaturges catalans (Espriu, Muñoz i Pujol, Povill i Adserà…) et galiciens (Queizán, Lourenzo, et Rodríguez Pampín) combattent l’uniformisation culturelle menée par le Régime dictatorial, en transcrivant la tragédie dans une langue prohibée. Adapter cette pièce emblématique en langue régionale est donc en soi un acte de résistance. Mais à quoi résiste Antigone ? La figure fonctionne comme le masque des résistants : prêtant sa voix, elle ouvre la voie d’une possible contestation.
  • Langues
    • Français
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/
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