Cet article aimerait s’interroger sur la division établie par Jacques Rancière entre l’« esthétique de la politique » et la « politique de l’esthétique ». Deux processus que le philosophe tient à maintenir distincts, et qui font exister un écart entre sa philosophie politique et sa philosophie de l’art. Je montrerai en particulier que les termes « politique » et « esthétique » n’ont pas le même sens selon l’expression dans laquelle ils sont utilisés, de sorte que, malgré l’apparente réversibilité des formules, « esthétique de la politique » et « politique de l’esthétique » désignent des projets philosophiquement et idéologiquement opposés.