On trouve chez Mudimbe un dire qui se donne à lire comme celui de l'altérité et de la différence, mais qui cherche à adapter à l'une et à l'autre des sensibilités antagonistes dans un jeu de renversements, fortement teinté de réminiscences scientifiques. Le je n'est que cette permutation, cette substitution infinie de citations sur la lyre d'Orphée. Dans cette traversée, la parole, connectée à une sorte de rare encyclopédie, se bricole sur les restes d'une mémoire ou de mémoires en conflit. V. Y. Mudimbe interroge sans cesse les ruses des discours, les pièges des langages et les présupposés idéologiques des sciences sociales et humaines en invitant au dépassement des binarismes fondateurs.