Pour favoriser l’accès des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur à l’emploi, il suffirait de pallier l’écart entre leurs profils et les attentes des recruteurs. Encore faudrait-il que ces attentes soient quantifiables, identifiables et stables ! Cet article montre que les pratiques des recruteurs reposent sur leurs représentations concernant aussi bien l’origine et le milieu social, la formation-certification, les expériences professionnelles que la personnalité des candidats. Les recruteurs évaluent les postulants à l’aune de leurs propres trajectoires sociale, scolaire et professionnelle, ce qui les conduit à privilégier un « autre soi-même ». Trois cas sont présentés, chacun étant caractéristique d’une manière différente d’appréhender les candidatures pour formuler un avis décisionnaire d’embauche.