En quoi les contingences organisationnelles ordinaires et les relations professionnelles concrètes peuvent-elles hypothéquer un dispositif d’aide à l’insertion professionnelle qui accorde pourtant une grande importance à la construction de compétences ? Plus largement, en quoi le rapport à la formation véhiculé dans une entreprise ou une institution peut-il enclencher une dynamique fort lointaine des résultats espérés par tous ? La difficulté de l’Éducation nationale à organiser une transition professionnelle pour les aides-éducateurs illustre ici un problème général rencontré, dès que l’on cherche à évaluer l’efficacité différentielle des politiques d’emplois aidés au regard des autres politiques d’emploi. Le récit de vie d’une douzaine d’aides-éducateurs montre comment un milieu d’accueil offrant des conditions a priori favorables à une reconnaissance de compétences nouvelles a pu contribuer à construire des jeunes salariés, et plus souvent des jeunes femmes, « sans qualités ». Les notions même de transition professionnelle et de compétence sont alors en question.