Cet article examine la production musicale turque d’inspiration martiale au commencement de la première guerre mondiale. Je me concentre sur deux marches militaires, l’une arménienne, l’autre turque, qui sont chantées sur la même mélodie. La première fédère un consensus hétérogène et impérialiste, la seconde sert à promouvoir un nationalisme dissident. Le projet de cet article est de souligner l’ambivalence de la musique, puisqu’une même musique peut être utilisée aussi bien pour anticiper le pluralisme que pour promouvoir un chauvinisme durant ce moment critique de l’histoire de la Turquie.