L’article porte sur le jeu de construction franco-allemande qui anime les débuts de la revue Kursbuch (1965-1967) fondée par Hans Magnus Enzensberger. À rebours d’une simple étude de réception de la pensée française en Allemagne au milieu des années 1960, l’attention portée à la traduction par la revue des grands auteurs français de l’époque (Beckett, Lévi-Strauss, Sartre, etc.) vise, dans le même temps, à reconstituer, d’une part, les enjeux de la formation intellectuelle française d’Enzensberger au début des années 1950 et, d’autre part, à démontrer que les premiers numéros de Kursbuch constituent une liquidation de cette période de formation.