Les premiers restaurants se concentraient au Palais-Royal et la gastronomie parisienne fut donc associée dès ses débuts aux autres plaisirs sensuels de la capitale. À partir de la Monarchie de Juillet, les sociabilités et les loisirs du Tout-Paris et du demi-monde ainsi que les images associées à la gastronomie et au restaurant contribuèrent à l’érotisation de plus en plus prégnante des grands restaurants parisiens et des cabinets particuliers. Sous le Second Empire, les restaurants des boulevards détrônèrent définitivement les établissements « historiques » du Palais-Royal et devinrent les hauts lieux de la cuisine française tout autant que les espaces incontournables de la vie parisienne littéraire, artistique et demi-mondaine. Des débuts de la iiie République jusqu’à la Première Guerre mondiale, ces établissement renommés capitalisèrent l’« Éros de la bonne chère » au point de devenir non seulement lieux de plaisir et de tourisme culinaire mais aussi lieux de prostitution et de tourisme sexuel.