Toute l’œuvre d’Alicia Kozameh (écrivaine argentine, ex-prisionnière politique et militante dans les années 1970) s’intéresse à la question de la liberté. Il s’agit d’une liberté « en crise » liée à l’expérience de la prison de l’écrivaine mais aussi à une réflexion ontologique qu’elle mène à travers les multiples interrogations de ses protagonistes. Les personages de son premier ouvrage (Pasos bajo el agua-1987) et de son dernier roman (Bruno regresa descalzo-2016) sont des figures de l’enfermement carcéral et représentent une sorte de culpabilité aliénante. Par ailleurs, la structure même de ces deux textes ainsi que les procédés littéraires liés à la représentation de la mémoire de la répression sont finalement une métaphore de la « non-liberté ».