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La politique alimentaire et la consommation dans l’Argentine péroniste

dans Institut des Amériques


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2012-12-13T01:00:00Z
  • Notes
    • Dès les débuts du gouvernement de Juan Domingo Perón, les pratiques alimentaires constituent non seulement une dimension essentielle de la politique de l’État, mais aussi un élément central de la propagande gouvernementale. Cet article s’oppose à la séparation analytique de l’étude des politiques de celles des imaginaires afin d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion sur le péronisme. Dans un premier temps, nous mettons l’accent sur le rôle central joué par les dimensions économiques, politiques et iconographiques de l’alimentation dans les politiques publiques, dans la culture commerciale, la santé publique, ainsi que dans les définitions du bien-être, qu’il soit social, national ou physique. Dans un deuxième temps, en replaçant l’étude de l’alimentation dans une nouvelle perspective, nous réinterprétons les éléments clés de l’idéologie « péroniste » que sont le nationalisme et le programme social argentin mis en place à cette période. Au-delà de son rôle comme symbole du bien-être des classes populaires, l’augmentation de la consommation de bœuf par tête a ébranlé l’image de l’Argentine comme économie exportatrice asservit au capitalisme international. En privilégiant la consommation intérieure au détriment des marchés extérieurs, la politique péroniste concernant la filière bovine a créé une puissante idéologie cherchant à atteindre la souveraineté économique. Cette idéologie a permis à l’État de renforcer son engagement dans la distribution de la richesse nationale au profit de la population locale. Le gouvernement a déployé une série de mesures entre 1946 et 1949 afin d’augmenter la consommation de bœuf parmi la classe ouvrière pour laquelle cette denrée était considérée comme un luxe. Notre analyse démontre enfin que le Péronisme n’a cessé de s’approprier et d’instrumentaliser les principales controverses en Argentine pour redéfinir la culture populaire, les discours d’inspiration de gauche et le discours médical, concernant notamment la consommation de bœuf et le nationalisme, le luxe, le droit et la santé, ainsi que l’intervention de l’État dans le domaine nutritionnel, l’éducation alimentaire du peuple et le lien entre le nationalisme, la tradition et la culture culinaire.
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