Les pratiques de conservation et de collecte, au temps des musées post coloniaux, ont-elles « versées dans l’innocence » ? Ou peuvent-elles être vues comme des gestes crédibles et authentiques contribuant à une redéfinition des relations morales entre les peuples et les cultures indigènes qui sont à l’origine de ces collections ? Cet article analyse un cas de collecte de musée ainsi que les pratiques de recherche « décolonisée » et réfléchit à ces questions. Il prend pour exemple le Projet de Documentation Sepik initié par l’Australian Museum de Sydney en 1988. Je veux démontrer que ce projet a su mettre en place un mode de collecte décolonisé qui met l’accent sur la prise en compte d’une approche inclusive et reconnait la légitimité des réseaux d’échanges et de savoir traditionnels.