Alors que les batailles rangées n’étaient qu’une affaire d’hommes – de combattants –, les sièges, sous Alexandre, particulièrement nombreux et meurtriers, placèrent les non-combattants, et en particulier les femmes, au cœur des conflits armés. Dans la mesure où les unes étaient issues de cités grecques et les autres de communautés barbares, ont-elles subi de la part de l’ennemi un traitement distinct et différencié selon leur origine ethnique et géographique ou, de manière plus générale, selon leur statut et leur âge ? Nous nous proposons de répondre à cette question par l’analyse de deux types de violences étroitement liées, bien présentes dans la documentation relative aux campagnes d’Alexandre en Grèce et en Orient : le massacre d’une part, la captivité et l’asservissement d’autre part. Toutefois, si cette étude a pour objectif de rendre compte du sort des femmes aux prises avec l’armée du roi, elle vise surtout et avant tout à comprendre ce qui se joue à travers les pratiques destructrices touchant cette catégorie de population.