La place de la métaphore dans les langues de spécialité est désormais généralement admise. Son rôle a été abondamment étudié, sa traduction beaucoup moins. Après avoir examiné les raisons de cette lacune, nous analysons un corpus constitué de textes de quelques langues européennes - anglaise, française et allemande - traitant des virus informatiques, champ métaphorique s’il en est. Nous invoquerons les hypothèses suivantes : les métaphores sont développées d’abord en anglais, puis traduites dans les autres langues ; celles qui le sont sous forme de scénario (celui de l’infection, par exemple) sont traduites de manière systématique, ce qui ne semble pas être le cas de celles ne se manifestent qu’isolément. Nous nous attendons, en outre, à ce que les métaphores qui s’apparentent à des noms propres, comme les noms des virus, gardent une dénomination anglaise, et que les textes de langue allemande contiennent davantage d’anglicismes que ceux de langue française. Nous postulerons, enfin, que ces trois langues se distinguent dans les traitements différents qu’elles mettent en œuvre en fonction des structures morphosyntaxiques et sémantiques préexistantes.