Le redneck au cinéma : blanchité masculine et classe sociale dans le cinéma hollywoodien à l’ère du mouvement pour les droits civiques

dans Université Toulouse - Jean Jaurès

Auteur(s) :

Dutriaux, Claire

Éditeur(s)
- Miranda
Date
- 2022-03-13T01:00:00Z
Notes
- Cet article examine les variations de la blanchité des figures masculines telles qu’elles sont représentées dans le cinéma hollywoodien des années 1950 et 1960 dans les films centrés autour de la figure du redneck sudiste. Alors que le mouvement américain pour les droits civiques s’est amplifié et largement médiatisé au sortir de la Seconde guerre mondiale, les tensions raciales s’expriment à l’écran sous la forme d’une mise au ban du redneck, vu comme dépositaire de la violence et du racisme. L’annihilation de cet homme blanc transgressif permet alors symboliquement à l’homme ou à la femme blanc.he.s de classe moyenne d’être lavé.e.s du soupçon du racisme contre les Noirs américains par un jeu de transfert de la violence raciale. Les personnages de classe ouvrière sont dépeints comme « moins blancs » que les personnages de classe moyenne, démontrant ainsi que la classe sociale est également une question raciale. Leurs habits plus sombres que ceux de l’homme de classe moyenne, la peau hâlée du travailleur des champs, la sueur, la pilosité, la proximité avec la nature (souvent liée à la sauvagerie) sont autant de moyens mis en œuvre pour définir des degrés de blancheur, de même que l’emploi d’acteurs à l’aura de rebelles pour les incarner. Ces hommes blancs font partie des ombres de l’écran, tapies dans les recoins d’une nature sauvage, à l’écart des lumières, alors que l’homme blanc de classe moyenne occupe le centre du cadre et bénéficie pleinement de la lumière cinématographique.
Langues
- Français
Sujet(s)
Droits
- info:eu-repo/semantics/openAccess .
- https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Résultat de :
- OpenEdition : Journals - Nueva ventana

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