Cet article propose un parcours biographique et artistique de la carrière du collectionneur George Salting, connu pour ses nombreux legs aux musées britanniques, mais dont l’intérêt pour l’art oriental a fait l’objet de très peu d’études approfondies à ce jour. Salting est pourtant emblématique des pratiques artistiques et marchandes des collectionneurs victoriens, et du regard qu’ils portaient sur l’Orient. Autour de Salting s’esquisse également l’image de la petite société, à la fois unie et fermée, des amateurs d’art oriental. C’est sans doute par l’intermédiaire de la céramique chinoise que Salting se tourna peu à peu vers la poterie islamique, faisant œuvre de pionnier dans la constitution de collections d’objets “arabes et persans”, selon l’expression alors utilisée.