Cet article examine les usages d’un chant, l’Hymne des femmes, chez les féministes dites de la « troisième vague ». Une enquête auprès de groupes de chant (chorales) et de groupes militants mixtes ou non permet d’étudier ce chant comme pratique militante. Treize entretiens explorent la façon dont le chant est rencontré, transmis, pratiqué, mais aussi questionné. En effet, l’étude montre que chez cette génération de personnes diversement militantes et portant un engagement féministe, la transmission de l’Hymne des femmes comme pratique mémorielle et identitaire coexiste avec une remise en question de son universalité. L’article examine les réappropriations et adaptations du chant qui témoignent de cette transmission critique de l’héritage féministe.