Au début du xxe siècle, dans le Viêt Nam colonisé, F.-H. Schneider constitua une « Bibliothèque de Vulgarisation » afin de diffuser le savoir occidental en Indochine française. Son entreprise de vulgarisation du savoir par la presse et le livre fut ensuite récupérée par le pouvoir colonial à des fins de propagande. Plus tard, ce dernier recherche également à l’étranger des exemples en la matière, notamment après le succès de Balai Poestaka dans les Indes néerlandaises. En situation coloniale, la vulgarisation du savoir conduit-elle nécessairement à une colonisation des esprits ? Les perspectives de la politique coloniale ayant évolué de Paul Beau à Pierre Pasquier, il semble difficile de voir dans la politique française en matière de colonisation des esprits la conséquence d’une stratégie bien définie.