Exerçant lui-même le métier d’intervenant au sein d’un cabinet d’expertise CHSCT, l’auteur se propose ici d’analyser le récent – mais encore modeste – développement de l’expertise CHSCT comme nouvelle forme d’outil syndical. À partir de sa propre expérience, il s’interroge sur les conditions d’élaboration et de réalisation de ces interventions singulières : demandées par les représentants du personnel, elles sont financées par l’employeur et ne se réalisent que sous couvert d’un agrément ministériel. L’article présente d’abord une analyse du champ – au sens bourdieusien du terme – que constitue aujourd’hui la variété des cabinets d’expertise CHSCT. Il se propose ensuite de mieux identifier le profil de ceux qui en sont tout à la fois les+ commanditaires et les destinataires : les élus et équipes syndicales qui sollicitent ces expertises appartiennent à des parties ou même à des franges particulières du monde du travail. Il s’interroge enfin sur l’utilité et la portée – et par là même sur l’avenir – de ces interventions qui, pour être singulières, n’en sont pas moins porteuses d’un certain renouveau de l’action syndicale, voire des rapports de forces au sein de l’entreprise.