L'article examine le champ sémantique sauvage-domestiqué du guaraní colonial, basé sur les vocabulaires d'Antonio Ruiz de Montoya (17e siècle) et de Pablo Restivo (18e siècle). La stabilisation progressive de la dichotomie moderne nature / culture est liée à l'organisation des activités productives des missions jésuites du Río de la Plata (la région du Paraguay, Misiones à l’Argentine, sud du Brésil et l’Uruguay) soulignant le caractère incomplet du processus de domestication. L'analyse du langage appliqué aux mots et phrases correspondant aux pôles sauvages et domestiqués nous a permis d'identifier les formes d'actions liées aux liens entre l'homme, l'animal et le végétal.