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Les sépultures fontbuxiennes en petits hypogées domestiques du site de Fumérian « Zac multi-sites » à Manduel (Nîmes, Gard)

dans Association pour la promotion de la préhistoire et de l'anthropologie méditerranéennes


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2017-09-20T02:00:00Z
  • Notes
    • Le site de Fumérian à Manduel, près de Nîmes dans le Gard (fig. 1), est un habitat en fossés accolés de la fin du Néolithique (culture de Fontbouïsse). La fouille des abords directs des fossés a livré vingt-quatre sépultures individuelles, dépourvues de mobilier mais présentant des architectures originales qui n’avaient pas encore été documentées en contexte domestique pour ce cadre chronoculturel.Les architectures se présentent sous la forme de dispositifs lithiques sommaires ou de murettes plus élaborées en dalles calcaires, qui ferment de manière latérale des fosses sépulcrales, oblongues et ajustées aux défunts. Ces partitions se trouvent toujours réalisées entre les loges sépulcrales et les fossés adjacents, c’est-à-dire qu’elles se situent au débouché de pseudo-couloirs (ou avant-fosses, ou antichambres), excavés latéralement ou obliquement à partir des parois des fossés.Le site est très érodé et il doit manquer des sépultures, cependant on remarque bien à la lecture du plan que les implantations sépulcrales forment des regroupements dont six ont pu être reconnus. Les datations semblent indiquer une durée longue pour le site et les sépultures, car les plateaux de calibration sont étirés et se succèdent sur toute la durée de la culture de Fontbouïsse et au-delà (- 2800 à - 2300). La succession relative des résultats individuels (fig. 3) permet néanmoins d’observer une progression allant du nord (enclos D : sépultures 2694 et 2677) vers le sud (enclos A : sépultures 2532, 2389, 2161 et 1062), une fréquentation longue pouvant être envisagée entre les groupes IV et V, situés en vis-à-vis, à l’intérieur et à l’extérieur du fossé de l’enclos A (fig. 5). Il n’est pas possible de déterminer si cet habitat était densément peuplé. Toutefois, au regard des indications chronométriques, le déficit de sépulture est notable, comme cela est généralement le cas pour les sites d’habitats néolithiques du sud de la France. En raison de la forte érosion, ce déficit ne peut être interprété mais il est possible de réaliser les remarques suivantes : la mise en scène telle qu’observée, à savoir celle du sous-sol, n’exprime pas d’ostentation particulière et l’étude des squelettes trahit plutôt des conditions de vie moyenne ; les sépultures concernent par ailleurs majoritairement des adultes jeunes des deux sexes, mais pas exclusivement. Rien ne trahit finalement une stratégie de recrutement particulière. De part leur conception, ces tombes agglomérées en petits groupes sont clairement attachées aux fossés, c’est-à-dire, sans doute, à des maisonnées particulières (sans préjugé de filiation biologique). Les conceptions et architectures évoquent une forme « d’hypogéïsme » individuel transféré en contexte domestique, qui inclut aussi des appels (dalles-portes, petit menhir) aux expressions mégalithiques des dolmens qui dominent alors dans l’arrière pays et toute la bordure méridionale du Massif central. Ces transferts s’émancipent du caractère strictement sépulcral en participant à un discours symbolique plus large, majorant sans doute davantage le lieu et le groupe plutôt que l’individu. À ce sujet, l’association étroite de deux défunts en particulier permet de proposer un lien sémantique vers une grande nécropole mégalithique contemporaine du sud-est de la France.
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