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Le sphinx noir et la baleine blanche : peinture de l’ineffable et chromatisme du silence dans Moby-Dick

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  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2016-08-23T02:00:00Z
  • Notes
    • Au cœur de Moby-Dick apparaît, hissée sur le flanc du Pequod, la tête noire d’un cachalot décapité. C’est là, au chapitre 70, que le capitaine Achab vient l’interroger, dans une mise en scène aux accents tragiques, sur les secrets des abîmes. Intitulé “The Sphynx”, l’épisode mêle habilement des éléments empruntés à la double origine culturelle de la figure mythique, réminiscences conjointes de la statue colossale de Gizeh et de la confrontation célèbre entre Œdipe et le monstre thébain. Ismaël avait promis au lecteur une “peinture” de la baleine blanche : le surgissement du sphinx, avec son réseau identifiable de traits référentiels, iconographiques et légendaires, participe assurément de cette tentative de capture métaphorique de l’ineffable animal. L’image s’avère pourtant décevante. Inlassablement interrogé, le monstre demeure sans voix. Simple profil d’ombre sur la page blanche du texte et de la baleine, le sphinx noir, loin de compenser le mutisme des signes, ne fait qu’exhiber, pour ainsi dire en négatif, l’énigme insoluble de la représentation.
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    • Français
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