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Interactions végétation‑climat au cours des derniers 425.000 ans en Europe occidentale. Le message du pollen des archives marines

dans Association française pour l’étude du quaternaire


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  • Date
    • 2008-04-02T17:01:50Z
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    • Le pollen des séquences marines de la marge ouest européenne s’est avéré un outil particulièrement performant pour reconstituer avec précision l’impact des changements climatiques à l’échelle orbitale et celle millénaire, événements d’Heinrich et oscillations de Dangaard-Oeschger (DO), sur la biosphère continentale au cours des derniers 140.000 ans. La corrélation directe entre pollen, indicateurs climatiques marins et de glace issus de ces séquences permet de démontrer le synchronisme entre changements de températures des eaux de surface des latitudes moyennes de l’Atlantique Nord oriental et réponse de la végétation de la Péninsule Ibérique. Il existe donc pour des périodes de forçage courtes un équilibre dynamique entre végétation et climat. Ce travail montre également que l’impact des oscillations de D-O en Europe a été spatialement variable. Les environnements du sud de la Péninsule Ibérique, alternant entre paysages semi-désertiques (stades de D‑O) et forêts ouvertes méditerranéennes (interstades de D-O), ont été particulièrement affectés par cette variabilité tandis que plus au nord la réponse de la forêt tempérée à été estompée. En effet, au moment des réchauffements de D-O la forêt de pin se développe dans cette région. Par ailleurs, un déphasage entre les variations du volume de glace dans l’hémisphère nord et les changements du couvert forestier dans le sud-ouest de l’Europe a été mis en évidence au cours du sous-stade isotopique marin 5e (MIS 5e). C’est ainsi que le volume minimal de glace est atteint à 128 ka, 2.000 ans avant l’expansion majeure de la forêt tempérée qui marque le début de l’Eémien à 126 ka ; le développement substantiel de calottes polaires se produit à 115 ka tandis que la forêt perdure en Ibérie jusqu’à 110 ka. La succession forestière détectée au cours du dernier interglaciaire à différentes latitudes montre que l’Eémien de la Péninsule Ibérique a duré 16.000 ans, soit 5000 ans de plus que l’Eémien des régions septentrionales au-dessus de 50oN (11.000 ans). Cette étude suggère également un premier déplacement vers le sud de la ligne de la forêt boréale entre 122 ka et 120 ka qui impliquerait une expansion de la toundra. Ce déplacement de ceintures de végétation précède la croissance substantielle des calottes polaires. Ces données sont compatibles avec les simulations transitoires qui considèrent le remplacement de la taïga par la toundra, doublant l’albédo, comme un mécanisme majeur pour l’entrée en glaciation. Ce mécanisme semble avoir joué aussi un rôle majeur pour initier l’accumulation de glace pendant la première partie du stade isotopique 11 (MIS 11.3), un long interglaciaire daté à 425 ka et qui a duré ~30.000 ans, caractérisé par des variations d’insolation estivales plus faibles que celles du stade isotopique marin 5 (MIS 5) et semblables à celles de l’interglaciaire actuel. Enfin, une variabilité climatique millénaire au cours des derniers 3.000 ans a été identifiée dans le nord ouest de la Péninsule Ibérique par le calcul des flux polliniques dans une séquence estuarienne de la Ria de Vigo (Galice).
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