Partant du constat que les pratiques de « communication des sciences » et de « gouvernance scientifique » tendent progressivement à se recouvrir, cette contribution se propose d'explorer les réponses que les chercheurs en sciences sociales – et d'autres acteurs – apportent aux projets européens d'engagement public dans le domaine de la science. Trois initiatives britanniques sont brièvement présentées : le débat national sur les aliments génétiquement modifiés, l'inclusion de « profanes » dans des comités scientifiques consultatifs, et les tentatives d’anticipation des réactions de la société face aux nanosciences et à la biologie de synthèse. Trois perspectives analytiques et politiques sont ensuite exposées : l’analyse « sceptique » aux yeux de laquelle de telles initiatives seraient surtout symboliques et légitimatrices ; la perspective « transitionnelle » pour laquelle elles constitueraient une étape nécessaire mais insuffisante dans le développement de la culture scientifique et politique ; enfin, nous proposons une interprétation « performative ». On conclura par une réflexion plaidant contre l’évaluation réductionniste des initiatives d’engagement.