Le dernier volet des réformes du marché de l’emploi : la loi Hartz IV, qui entrera en vigueur le 01-01-2005, a suscité cet été un cortège de manifestations dans l’est de l’Allemagne, orchestrées par les extrêmes politiques protestant contre le « démantèlement » de l’Etat-prévoyance. Il n’en est rien pourtant, bien au contraire. Pour combattre le chômage de longue durée, la réforme supprime l’un des trois étages du régime d’indemnisation : l’Arbeitslosenhilfe, une allocation versée aux chômeurs à l’expiration de leurs droits à l’assurance. Financée par l’impôt, elle relevait du principe d’assistance et relayait les indemnités chômage stricto sensu (Arbeitslosengeld) qui, financées par les cotisations, relèvent, elles, de la logique d’assurance. Ne subsisteront donc en 2005 que deux étages : l’Arbeitslosengeld, désormais relayé au bout d’un an par un mécanisme d’aide surnommé Arbeitslosengeld II. La réforme modifie profondément la logique du système d’indemnisation : tout bénéficiaire d’un des deux revenus de substitution est désormais considéré comme une personne en quête active et effective d’emploi. Ce changement corrige les dérives de l’Etat-providence allemand dont la générosité avait abouti en quarante ans à générer ces trappes à inactivité (voir REA 51/01) qui incitent aujourd’hui quelque trois millions de personnes à s’installer dans le chômage.