Les premiers temps du confinement ont été des moments de sidération, mettant à l’épreuve les capacités d’adaptation de la personne. Pour tenter de dépasser cette première phase du confinement physique, les individus ont commencé à adopter un mode de vie confiné, grâce au travail de représentation. Cependant, et dans certains cas, l’activité de représentation a été mise en déroute, l’individu se refermant sur sa vie psychique même. C’est le temps du confinement mental. Au sein de celui-ci, nous observons, avec certains patients, des phénomènes de transparence psychique : un abaissement des défenses, conduisant au surgissement de fantasmes et/ou de souvenirs, habituellement inconscients. Pour s’en dégager, des patients vont chercher une forme d’échappatoire qu’ils trouvent, du fait même du confinement spatial, dans le monde numérique – au risque de déployer dans l’espace psychique un confinement numérique. Or, ce monde semble organiser lui-même une transparence digitale, que nous définissons comme un état psychique de transparence du sujet à son Moi lui-même.