Dans le discours chrétien des ier et iie siècles, un lien étroit entre la figure du martyr et celle du prophète peut être observé. Les textes chrétiens de cette époque avaient part aux débats philosophico-religieux de l’Empire romain, dans lesquels le sens philosophique et l’autorité religieuse de la divination et des oracles étaient discutés. Dans le discours chrétien apparaît donc une volonté de démarcation par rapport au monde contemporain des sophistes, des rhéteurs et des philosophes. En même temps, les auteurs chrétiens cherchent une position originale qui leur permette de légitimer leur propre discours religieux ; cette autorité, ils l’ont trouvée dans la position marginale du martyr doué de pouvoirs divinatoires.