Au cours du xiie siècle, deux jugements sont progressivement distingués au sein de l’Église, celui des crimes et celui des péchés. Fruit de la réflexion conjointe des théologiens et des canonistes, leur dissociation conduit au détachement de la peine judiciaire de l’économie du salut, dont relève la seule pénitence, et à la consécration de l’indépendance des fors pénitentiel et judiciaire. Délié de tout rapport à la transcendance, le droit pénal canonique semble, dès lors, ordonné à des fins exclusivement temporelles.