Cet article évoque, à travers la notion de compagnonnage, les relations de l’auteur avec les équipes qui ont fait vivre Semen, puis traite des évolutions de ses recherches grâce à la revue. Un premier déplacement prend ses distances avec les approches locuteuro-centrées de l’énonciation en accordant une place croissante à la co-construction du sens, à propos de l’écoute, de l’intentionnalité, de l’interprétation. Un deuxième déplacement concerne la relativisation des approches focalisées sur l’analyse des signifiés – et de leurs signifiants –, au profit d’une automomisation des signifiants, à travers les notions de signifiance et de sursignifiance. Enfin, l’article plaide en faveur de réévaluations épistémologiques relatives à la nature des unités, aux limites des approches binaires systématiques et à la nécessité d’analyser des textes complets de façon holistique.