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Figures de l’excès dans Antony and Cleopatra

dans Société Française Shakespeare


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2008-02-10T01:00:00Z
  • Notes
    • Contrairement à Titus Andronicus, où l’excès s’alimente directement à la source d’une rhétorique hypertrophiée (celle des drames de Sénèque) et confine au grotesque et au grand guignol, Antoine et Cléopâtre prend soin de mesurer l’écart ou l’outrance en les mettant constamment en perspective grâce aux jeux d’oppositions entre la tempérance romaine et la surenchère égyptienne. La pièce met en abyme les deux figures centrales du paradoxe et de l’hyperbole respectivement incarnées par Cléopâtre et Marc Antoine sur la scène du monde (« the three-nooked world »), où l’influence de Tamburlaine est marquée, pour les opposer à une stratégie de la réticence et du calcul. Comme dans la moralité tudor, le combat amoureux et politique s’inscrit ici dans le cadre d’un débat qui oppose les valeurs et les croyances de deux civilisations. Dès lors la dynamique de l’œuvre met en place un système de vases communicants où l’Être (la figure de la plénitude dont la marque est la réussite) oscille entre des pôles contraires avant que les coefficients de départ ne s’inversent, faisant ainsi de l’exagération, de l’outrance ou de l’impossible, non plus la toile de fond de la caricature grivoise ou misogyne mais les principes d’un nouveau mode d’être : « His legs bestrid the ocean » (v.ii.81). Dans ce que H. W. Fawkner appelle « l’hyperontologie » de la pièce la folie, la perte ou la débauche se retournent en leurs contraires et deviennent synonymes de la sérénité, du gain et de l’abondance retrouvés.
  • Langues
    • Français
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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