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“Some Real War Shit. … I Fucking Held the Camera”: Re-implacing Iraq in Roy Scranton’s War Porn (2016)

dans Centre de recherche VALE


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2019-12-20T01:00:00Z
  • Notes
    • Prenant comme point de départ la philosophie du lieu d’Edward S. Casey (Remembering: A Phenomenological Study, 1987), cette analyse de « strange hells (columbus day, 2004) », l’une des trois sections composant War Porn de Roy Scranton (2016), examine deux formes de l’Irréparable, la torture et le viol. De retour d’Irak, l’ancien soldat de la Garde nationale Aaron Stojanowski demeure assujetti à un lieu, Camp Crawford, le centre de détention irakien où il a été le témoin mais aussi l’auteur d’actes de torture et d’humiliation. La hantise toxique de l’avoir lieu passé devient manifeste lorsque le vétéran entreprend de décrire « la vraie merde » de la guerre qu’il a photographiée. Si l’obscénité des images montrant des faits de violence extrême perpétrés contre des détenus fait écho aux violations des droits de l’homme survenues à la prison d’Abou Ghraib en 2003, pour Aaron le rapport à la « pornographie de la guerre » dépasse le cadre de la simple réminiscence : faisant acte de souvenir, il ré-expérimente le lieu passé mais ce retour, que Casey nomme re-implacing, est suivi du viol d’une femme, Dahlia. Après avoir figé les prisonniers, l’extrême violence commise en Irak s’est imposée dans la chair et la mémoire du vétéran comme un corps étranger et nuisible. Par sa représentation de la hantise de l’avoir-lieu, le texte fictionnel invite le lecteur à s’interroger sur la souffrance d’autrui et à s’engager dans une réflexion éthique et ontologique sur le droit au deuil et sur la mort « digne d’être pleurée » (« grievability », Judith Butler, Frames of War [2009]).
  • Langues
    • Anglais
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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