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What is Meant by ‘Repair’ when Claiming Reparations for Colonial Wrongs? Transformative Justice for the Dutch Slavery Past

dans CIRESC


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    • 2021-11-24T01:00:00Z
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    • Tandis que les instruments de la justice transitionnelle ont été mis en place dans de nombreuses situations postconflictuelles, les rares études portant sur les effets de ces mesures montrent des résultats contradictoires – les effets sont souvent ambigus et décevants. C’est pourquoi la décennie écoulée a vu se mettre en place la théorisation du passage de la justice transitionnelle à la justice transformative. Des chercheurs comme Paul Gready et Simon Robins (2014) ont souligné combien il est important de developer, depuis les pratiques de terrain, un concept de « justice transformative ». Ce concept a pour fonction spécifique de remettre en question « les multiples relations de domination ainsi que les structures d'exclusion qui s’exercent à la fois au niveau local et global » (Gready & Robins 2014 : 340). Le présent article vise à contribuer à ce renouvellement en explorant le débat qui a lieu aux Pays-Bas à propos du passé esclavagiste du pays à travers la question suivante : comment les réparations – fondamentales dans ce débat – pourraient-elles faciliter la justice transformative ? Aux Pays-Bas, les activistes de la mémoire et des réparations, qui demandent la reconnaissance de l’esclavage et de la traite transatlantique, ont été influencés par deux événements récents : la demande de réparations en dix points présentée par les pays du CARICOM contre les anciennes puissances colonisatrices en Europe (2013) et la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine proclamée par les Nations unies (2015-2024). Cet article décrit les demandes de réparations formulées par divers groupes à l’intérieur et à l’extérieur des Pays-Bas à propos du passé esclavagiste de ce pays et certaines des réponses institutionnelles qui leur ont été apportées. Dans les travaux sur la justice transitionnelle, les réparations demeurent peu théorisées ; pour étudier le concept de réparation, nous proposons d’adopter la proposition de Lisa Laplante (2013), selon laquelle « les réparations peuvent et doivent être appréhendées du point de vue de la justice ». En particulier, elle propose de se demander quel type de réparation contribue à quel type de justice. La lecture du débat néerlandais à travers la lentille du modèle de « continuum de justice » de Lisa Laplante (2013) permet d’identifier les différentes demandes de justice des parties concernées. Le modèle de Laplante distingue quatre types de conceptualisation de la justice, tous pertinents pour considérer les différentes manières qu’a un gouvernement, ou une société, de répondre aux injustices historiques, depuis une conception plus étroite ou minimaliste jusqu’à une conception plus large ou maximaliste : justice réparatrice, restauratrice, civique et socio-économique. L’article suggère que les demandes de réparations actuelles émises dans les communautés afro-caribéenne et surinamienne portent moins sur un objet spécifique (comme des excuses ou des indemnisations) que sur un processus social de construction de relations. Cette notion de « réparation sociale » (social repair) bouscule et élargit nos représentations actuelles sur l’objet de la justice réparatrice pour des torts historiques ; en outre, l’article suggère qu’elle peut rendre l’idée de réparation plus acceptable pour de larges pans de la société hollandaise. Elle permet de dépasser le cadre étroit de « blâme et culpabilité » associé aux réparations dans la politique et les médias. L’article montre que la théorie des réparations est essentielle pour identifier le type de revendications de justice qui sont formulées, puis pour évaluer les réponses faites à ces demandes. Laplante nous permet de saisir le fait que si les objectifs de la réparation sociale ne sont pas clairement énoncés et traités, nous risquons de décevoir les politiques et les militants de la mémoire, qui « peuvent compromettre le projet de justice global », et donc le potentiel de transformation. La notion de réparation (repair), telle que proposée dans cet article, propose une lutte commune pour une société plus juste et plus équitable.
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