• Aide
  • Eurêkoi Eurêkoi

Article

L’invisibilisation du corps des cavaliers

dans Presses universitaires de France


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2013-09-25T02:00:00Z
  • Notes
    • À partir d’un corpus constitué sur près de vingt ans de recherche, alternant enquêtes par entretiens ou observations et analyses secondaires, l’article propose d’examiner la conversion cavalière des corps, ou plutôt la disparition discrète du corps dans et par l’expérience équestre, et comment cette socialisation cavalière renforce – ou à l’inverse contrarie – certaines dispositions corporelles des catégories sociales attirées par l’équitation. Le corps du cavalier se construit au cours de plusieurs étapes ordonnées en une carrière, et sur plusieurs scènes (à cheval bien entendu mais aussi à pied, dans l’écurie et ses alentours) et repose sur une double exigence : devenir invisible sur le dos du cheval et en même temps devenir insensible aux tâches socialement dévalorisées qui s’imposent à lui lorsqu’il met pied à terre. Ces dernières deviennent acceptables et supportables parce que le corps du cheval devient peu à peu celui du cavalier au fur et à mesure que celui‑ci apprend à faire corps avec sa monture. À cheval, l’effacement du corps semble socialement ajusté aux dispositions corporelles des catégories aisées en ce qu’il incarne à la fois un rapport distancié au corps et le contrôle de soi de l’étiquette bourgeoise. À terre en revanche, l’effacement, à travers la pratique constante d’activités « de service », exige l’oubli de sa sensibilité physique et sociale, et contrarie l’attention discrète au corps propre à ces mêmes catégories sociales.
  • Langues
    • Français
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • All rights reserved
  • Résultat de :