Comment peut-on être dévote ? La question, obsédante, traverse l’œuvre romanesque stendhalienne. Inspiré par son exécrable tante Séraphie, Stendhal crée une galerie de personnages féminins qui ne sont pas autre chose que des « Tartuffe[s] femelle[s] » : des femmes hypocrites, sans cœur, assoiffées de pouvoir et se servant de Dieu au nom d’un intérêt politique ou social. Personnages profondément anti-stendhaliens, les dévotes, doubles féminins des jésuites, s’opposent en tout point aux héroïnes, qui sont pourtant bien souvent elles-mêmes catholiques.