Cet article examine la manière dont les biocapteurs de fertilité configurent des relations entre corps, biologie et technique. À partir d’archives récoltées au cours d’une enquête ethnographique en entreprise, l’article développe une analyse des procédés par lesquels la « fertilité féminine » est construite comme un problème de société auquel la technique doit permettre d’apporter une solution. L’analyse met en évidence quatre « assemblages » (Murphy 2006) desquels participent les biocapteurs étudiés : santé publique, clinique, « self-management » et prédiction d’identité de genre. La contribution permet de relativiser les attributs de nouveauté associés à l’émergence des « Femtech » ainsi que d’éclairer la manière dont la matérialisation de conceptions culturelles organisent et configurent des pratiques liées à la gestion des corps, à la production de connaissances et à la sexualité.