Récemment l’engouement pour les séries scientifiques et policières a vu naître une permissivité visuelle, en apparence décomplexée, vis-à-vis du corps humain, malade ou mort, dont les parties sont exposées à la vue de tous, et l’intérieur extériorisé, ce qui a amené de nouveaux procédés formels tels que le « CSI shot », très gros plan de l’intérieur du corps humain simulé par des images de synthèse, popularisé par la série populaire d’Anthony Zuiker Les Experts (C.S.I : Crime Scene Investigation). Permettant une plongée intra cutanée façon « grand huit » à l’intérieur de l’organisme humain, le « CSI shot » est une intrusion visuelle dans le corps, remettant en cause notre habituelle vision limitée de celui-ci. Si des fictions télévisées telles que Les Experts, et Dr House semblent vouloir faire de leur très gros plan sur l’intérieur du corps, une caution réaliste, c’est l’aspect « plus réel que le réel » de ses images qui attire notre attention, s’inscrivant pleinement dans une démarche hyperréaliste, selon les caractéristiques du terme renvoyant au mouvement artistique franco-américain du 20ème siècle. Ces fictions dans leur représentation crue du corps humain empruntent, et à l’esthétique du film pornographique et à l’imagerie médicale, induisant un rapport problématique au réalisme. Dans la proximité avec la chair et avec l’intérieur du corps, au-delà du réalisme, c’est l’abstraction qui semble s’imposer à la vision du spectateur.