Recherche avancée :

  • Editeur : La Sept [prod.]
  • Aide
  • Eurêkoi Eurêkoi

Documents en ligne : 78

Voir tous les résultats les documents en ligne

Résumé : La vie de Jean Genet est évoquée chronologiquement de 1910, date de sa naissance, à 1943, date à laquelle il prend contact, depuis la prison de la Santé, avec l'éditeur Marc Barbezat pour envisager une édition de "Notre-Dame des Fleurs". Le commentaire qui suit le fil des activités délictueuses ou légales de Jean Genet – l'énoncé scrupuleux de celles-ci a pour effet d’édulcorer celles-là – est interrompu par des interviews de personnes qui l’ont côtoyé enfant, à l’école ou à la colonie pénitentiaire agricole de Mettray, et par la lecture de courts extraits de ses lettres ou de ses œuvres. L’illustration musicale, en fond sonore continu, semble vouloir pallier l’insuffisance des images censées évoquer la fuite, la désertion, le vagabondage (trains, voies ferrées, campagnes désertes). Une interview de Jean Marais rappelant le premier contact entre Cocteau et Genet conclut cette première partie.

Résumé : Seconde partie du document consacré à Jean Genet (Jean Genet, le vagabond : 1910-1943), selon le même principe chronologique adopté pour la première. De nombreuses interventions composent cette évocation de l’écrivain et de l’homme : Jacques Derrida, Bertrand Poirot-Delpech, Roger Stéphane, Edmund White, Pierre Boulez, Roland Dumas, Jean-Louis Barrault. On retient particulièrement les propos d’Angela Davis rappelant l’engagement de Genet aux côtés des Black Panthers dans les années 70, et ceux de Maria Casarès, centrés sur les pièces de théâtre qu’elle a interprétées à plusieurs reprises ("Les Bonnes", "Les Nègres", "Le Balcon", "Les Paravents"). Plusieurs documents donnent la parole à Genet.

Résumé : Pierre Beuchot écrit à propos de son film : "Plus qu'un style, il y a une voix Dagerman. Cette voix simple parle doucement, sans emphase, de gens simples, d'enfants, de vieillards, de sa Suède natale. Elle est amicale pour les humbles, les solitaires, les victimes. Quand il s'agit du monde qui l'entoure, et particulièrement cette Suède neutre de la Seconde Guerre mondiale, la voix se fait tranchante pour dire les impostures, l'hypocrisie, la bonne conscience. Qu'on relise son admirable reportage sur l'Allemagne vaincue de 1946... La voix n'est pas moins impitoyable pour lui-même : ses textes autobiographiques examinent sans indulgence ses doutes et ses faiblesses. Nous entendons cette voix dès les premières lignes de ses romans ou de ses nouvelles. Impossible alors de ne pas s'interroger sur le mal obscur qui devait le conduire au suicide. Nous sommes donc allés à sa rencontre dans l'hiver suédois. Nous avons pris pour guide Klas Ostergren, un jeune romancier fortement marqué par son œuvre, auteur en particulier de "Dagerman, politicien de l'impossible". Ensemble, nous avons retrouvé la ferme où Dagerman - enfant abandonné - fut élevé par ses grands-parents. Nous avons retrouvé Anne-Marie Dagerman qu'il épousa à vingt ans. Dernière rencontre celle d'Anita Björk, la seconde femme de Stig Dagerman. En 1950, ils formaient tous les deux une sorte de couple idéal : elle était une comédienne célèbre - elle avait été la "Mademoiselle Julie" du film d'Alf Sjöberg - il était un écrivain admiré, adulé. Mais l'homme s'interrogeait, doutait : "Je suis trop facilement la proie de forces qui corrodent la vie." ("Posthume", rédigé en 1950.) Il ébauche encore plusieurs romans, continue de collaborer à certains journaux et, surtout, rédige de courts textes - le plus souvent autobiographiques - dont le plus célèbre (Notre besoin de consolation est impossible à rassasier), écrit deux ans avant sa mort, constitue son véritable testament."

Résumé : "Un ami m'avait prêté un livre, tout en me déconseillant fermement de le lire. On devine la suite. Le livre s'intitulait : "Rien Va". Selon la volonté de l'auteur et comme à son habitude, il ne comportait ni prière d'insérer, ni indication de genre. Le titre, le nom de l'auteur et celui de l'éditeur, c'est tout. Le film préface garde la trace de cette plongée dans le texte, sans repères. Les textes qu'on entend dans le film n'obéissent pas à une logique de morceaux choisis. Ce sont des coupes, plus ou moins sauvages, opérées dans des tissus textuels de différente nature : journal intime, poésie, récit, roman. On a recherché la résonnance, non l'illustration. On entrevoit dans le film des lieux hantés par le fantôme (San Remo, Pico) ; Idolina Landolfi feuillette des textes de son père, un dimanche d'automne, dans un jardin de Florence. On entend aussi les témoignages, très périphériques, d'un médecin de la Riviera et d'un maçon de la Ciociaria. Le récit de Rosalba, cette nuit du premier sang où l'aube tarde à dissoudre les monstres, indique la force hallucinatoire de l'écriture Landolfi : encore ne s'agit-il que d'un prélèvement dans le flux du texte. Mais le film ne désire pas se substituer à l'acte, aventureux pour chacun, de la lecture. Surtout lorsqu'il s'agit d'un auteur inquiétant. Allez-y voir vous-même, si vous ne me croyez pas." (Jean-André Fieschi).

Résumé : "En 1960, Pierre Jean Jouve publie "Proses". Dans ce court recueil de petits textes, le poète, âgé, solitaire se retourne vers son passé, méditant sur son travail, ses rencontres, ses amours... En exergue, il a placé trois mots : la Voix, le Sexe et la Mort, cette trilogie condensant à ses yeux tout ce qui a occupé sa vie et son oeuvre. Nous avons donc imaginé la rencontre du poète et de ses derniers textes." (P. Beuchot) Ce film se présente à la fois comme un voyage à l'intérieur de l'univers fantasmatique de l'écrivain, où se trouvent convoquées images de lieux et figures de femmes, et comme une exploration de son espace littéraire, entre-aperçu à travers la lecture d'extraits de ses œuvres, depuis "En Miroir" jusqu'à "Aventure de Catherine Crachat". En contrepoint de ce paysage visuel, un enregistrement radiophonique restitue la voix de Pierre Jean Jouve s'exprimant sur le métier d'écrire.

Résumé : Le film a été tourné à Arenys de Mar et à Barcelone, où Rosa-Maria Delor, qui l'a connu à la fin de sa vie, dépouille la "bibliothèque" d'Espriu : quelques milliers de citations recopiées de sa main pendant quarante ans, un viatique pouvant être emporté sous le bras à tout moment."Poésie de naufragés, de voyageurs perdus dans la nuit" confirme le poète et historien Felix Cucurull. Un film clandestin, tourné quelques années avant la fin de la dictature, permet de comprendre comment un homme secret, nourri des grands textes fondateurs de toute la Méditerranée, a pu devenir le poète le plus populaire de son pays.Espriu, à ce moment-là, donne suite aux paroles de Reverdy : "Absolument imprévisible l'écho qu'éveillera ce que tu écris en celui qui le lira. Il s'agit de peupler de murmures le désert que l'on a devant soi. "Ne pas baisser les yeux, inscrire la mort à la place qui lui revient, dire le néant quand rien ne peut le combler, sont les choix qui donnent leur tension aux vers d'Espriu. Sur le parcours qui mène à la chambre obscure où il se réfugiait pour écrire, Esther Lamandier accompagne de son chant un poème extrait de Final del laberint : "Diré del vell foc i de l'aigua", le poème des oubliés."En 1933, Espriu visite les Pyramides. Il a vingt ans et rêve de devenir égyptologue. La guerre civile qui l'attend en Espagne le transforme en scribe, gardien reclus d'une langue interdite : le franquisme punit en effet de prison quiconque parle, écrit ou enseigne le catalan. Chaque fois qu'ils posent leur plume, Espriu et les écrivains de sa génération se demandent s'ils n'ont pas écrit le dernier mot d'une langue déjà morte.Hanté par la peur de l'oubli, Espriu dessine son oeuvre comme un grand souterrain en spirale : le dernier mot de chaque poème relié au premier du suivant, le dernier poème d'un recueil appelant désespérément une reprise, une suite, un nouveau cycle. Des mots brefs, âpres, choisis pour durer, étayent ces galeries qui poussent leurs chemins dans le noir.Grand connaisseur de la Kabbale, s'identifiant aux Juifs chassés d'Espagne par l'Inquisition, Espriu à la fin de sa vie n'appelle plus son pays que "Sepharad". (Henry Colomer).

Résumé : Karl Kraus (1874-1936) appartient à " l'âge d'or " de Vienne, l'époque de Gustav Mahler, de Sigmund Freud, du Jugendstil, de la musique dodécaphonique de Schoenberg, du renouvellement de l'architecture par Adolf Loos. Dormant le jour et travaillant la nuit, Kraus fut pendant trente-six ans l'unique auteur et éditeur de la revue Die Fackel (Le Flambeau), dans laquelle il commentait son époque et pourfendait ses ennemis de la presse corrompue, de la bourgeoisie viennoise et de la scène politique. Il organisait aussi des lectures - il en fit plus de 700 au cours de sa vie dont plusieurs furent filmées dans les années 30 - qui lui procurèrent une communauté fidèle de lecteurs et d'auditeurs. Son esprit sarcastique, critique jusqu'à l'obsession, son zèle militant étaient des qualités typiquement viennoises que son humour transformait en une forme d'humanité universelle. Bien qu'ignoré par la presse de son pays, Kraus marqua profondément la vie intellectuelle autrichienne et influença durablement une jeune génération d'écrivains et de philosophes parmi lesquels Elias Canetti et Ludwig Wittgenstein. Le film se concentre sur le combat de Kraus contre la bourgeoisie corrompue de Vienne et les faiseurs de guerre. Les textes cités portent la marque des espoirs que Kraus mettait dans la démocratie et le pacifisme. Mais en 1934, Kraus écrit : "À propos de Hitler je ne trouve rien à dire… " Cet aveu marque le début du mutisme de l'écrivain et donne la mesure de l'abîme qui venait de s'ouvrir devant l'humanité.

Résumé : Brendan Behan, né à Dublin en 1923, alors que son père, peintre en bâtiment et activiste républicain, se trouve en prison, devient "l'écrivain irlandais des Irlandais". Il hérite de sa mère la pratique du catholicisme, un républicanisme romantique ainsi qu'une belle voix et un comportement théâtral. Il quitte l'école à l'âge de quatorze ans, et devient rapidement un jeune membre de l'IRA. Il est incarcéré comme prisonnier politique de 1941 à 1945, et c'est en prison qu'il commence à écrire. De ses expériences, il tire son autobiographie, "Borstal Boy", et sa première pièce de théâtre "The Quare Fellow". Le film est une introduction à l'œuvre de l'écrivain irlandais. Le réalisateur a mis en scène, dans des décors réels, des personnages créés par l'auteur : la langue de ces dialogues fait découvrir le style de Brendan Behan.

Résumé : "La personne et le travail d'Isaac Babel sont aussi éloignés de nous que la révolution russe elle-même. (…) Bien des détails de la vie d'Isaac Babel nous échappent. Ni le lieu, ni la date, ni les circonstances de sa mort ne nous sont connus. Ce coffre légendaire, contenant ses manuscrits, disparut en 1939, lors de son arrestation. (…) Quelques écrivains russes le mentionnent dans leurs mémoires, l'évoquant comme un homme modeste, travailleur, qui corrigeait méticuleusement ses écrits. Comme Dublin pour Joyce, Odessa, la ville natale de Babel constituait la matière de son travail littéraire. La vie, cependant, envoie l'écrivain aux confins du pays. Il voyage sans trêve, vivant dans des temps trop troublés pour avoir le loisir de faire son autobiographie. Il voulait être le Maupassant d'Odessa, mais devint le Babel de la "Cavalerie rouge". " (H. Bitomsky) Le réalisateur a conçu ce film sur Isaac Babel comme le "carnet de travail" d'un film en gestation, construit à partir des récits de Babel : " Cet instant de la réflexion sur la création d'un film est le moment où littérature et cinéma peuvent vraiment se rencontrer, chacun selon sa spécificité. "

Résumé : Evocation de l'écrivain italien Primo Levi, mort en 1987, auteur notamment de "Si c'est un homme" (1947), livre dans lequel il décrit son expérience d'Auschwitz. Henry Colomer réussit avec ce film à nous introduire dans l'univers mental de cet écrivain qui était aussi un homme de sciences. "J'ai réuni, autour du témoignage de son ami Jean Samuel, des textes de Levi écrits dans des circonstances bien différentes, mais dont le rapprochement souligne l'extraordinaire caractère de nécessité et de cohérence. Les images que j'ai mises en relation avec ces textes sont en noir et blanc : peut-être parce que le noir et blanc est censé contraindre à l'économie de moyens, à l'accentuation de l'essentiel, et qu'avec cette pensée, j'essaie de me consoler d'avoir dû passer sous silence tant d'aspects importants de l'œuvre de Levi. Peut-être aussi parce que sa mort est si proche qu'elle invite à se retirer des lumières et des couleurs trop vives, et à retrouver, dans la pénombre, des points d'appui pour les temps difficiles." (Henry Colomer)

Explorer les sujets liés :