Recherche avancée :

  •    Thème : Langues, littératures > Littératures de langue française > Littérature française du 20ème siècle > Auteurs, de D à I
  • Aide
  • Eurêkoi Eurêkoi

Documents en ligne : 44

Voir tous les résultats les documents en ligne

Résumé : L'œuvre publiée de Louis-René Des Forêts est rare, romans et récits essentiellement, fragments, manuscrits détruits ou inédits, dont seuls quelques extraits, parus en revues, sont la part visible. Écrivain secret, hanté par la question du langage et, à ce titre, extrêmement réticent à parler publiquement de son œuvre, Louis-René Des Forêts a accepté de rompre son "vœu de silence". Aussi, ce film, le seul auquel il a accepté de participer, constitue-t-il un document important. Mais ce portrait ne livre pas seulement un témoignage du point de vue de la littérature, du rapport thématique au silence, de la passion pour la musique. Cette rencontre révèle une part de l'autobiographie de l'écrivain. L'écriture d'"Ostinato", au caractère fragmentaire voulu comme "des espèces d'épiphanies", traduit par la langue des moments de vie et exclut par sa nature même la perspective d'un aboutissement. La visite chez l'écrivain, menée par Benoît Jacquot et Jean-Benoît Puech, n'est pas sans air de parenté avec la forme et l'univers mêmes des récits de l'auteur du "Bavard" et de "La Chambre des enfants". "La caméra ne se permet aucune divagation. Mais dans son usage retenu, concentré, elle fait du moindre détail, un événement..." (Marianne Alphant, "Libération", 1988).

Résumé : Poète, auteur de courts récits dans une langue concise, traducteur ("Le Coran", "La Genèse", Eschyle, Sophocle...), Jean Grosjean, né en 1912, voyageur au Proche-Orient, prêtre, co-directeur de la NRF, ami de Malraux, a mené une vie hors de toutes les modes, de tous les sentiers. Il a tenté de réinterpréter, de l'intérieur, les textes fondateurs de notre culture.Ce film est le portrait d'un homme plus que discret, dont l'attitude est faite d'ironie légère, de distance imperceptible, d'hésitations, d'ignorance avouée. Interrogé, il ne dispense pas de leçons, il ne cherche pas à montrer une image parfaitement dessinée et cohérente de lui-même : sans emphase, sans ostentation, il se soustrait en souriant aux catégories qui pourraient le définir ou le limiter.Entretien mené par Olivier -Germain Thomas.

Résumé : La vie de Jean Genet est évoquée chronologiquement de 1910, date de sa naissance, à 1943, date à laquelle il prend contact, depuis la prison de la Santé, avec l'éditeur Marc Barbezat pour envisager une édition de "Notre-Dame des Fleurs". Le commentaire qui suit le fil des activités délictueuses ou légales de Jean Genet – l'énoncé scrupuleux de celles-ci a pour effet d’édulcorer celles-là – est interrompu par des interviews de personnes qui l’ont côtoyé enfant, à l’école ou à la colonie pénitentiaire agricole de Mettray, et par la lecture de courts extraits de ses lettres ou de ses œuvres. L’illustration musicale, en fond sonore continu, semble vouloir pallier l’insuffisance des images censées évoquer la fuite, la désertion, le vagabondage (trains, voies ferrées, campagnes désertes). Une interview de Jean Marais rappelant le premier contact entre Cocteau et Genet conclut cette première partie.

Résumé : Seconde partie du document consacré à Jean Genet (Jean Genet, le vagabond : 1910-1943), selon le même principe chronologique adopté pour la première. De nombreuses interventions composent cette évocation de l’écrivain et de l’homme : Jacques Derrida, Bertrand Poirot-Delpech, Roger Stéphane, Edmund White, Pierre Boulez, Roland Dumas, Jean-Louis Barrault. On retient particulièrement les propos d’Angela Davis rappelant l’engagement de Genet aux côtés des Black Panthers dans les années 70, et ceux de Maria Casarès, centrés sur les pièces de théâtre qu’elle a interprétées à plusieurs reprises ("Les Bonnes", "Les Nègres", "Le Balcon", "Les Paravents"). Plusieurs documents donnent la parole à Genet.

Résumé : De ce qui fait l'homme dans cet "homme-livre", Édouard Glissant ne livrera qu'une anecdote. Un souvenir d'enfance, lorsque un jour il est tombé dans la mer, au cours d'un petit naufrage dans la Baie du marin. Ce fut menaçant et splendide, dit-il, en fermant les yeux. Et d'ajouter que sa mère avait toujours tenté d'effacer ce souvenir : "c'est une redoutable destructrice de mythe !" Une histoire à rapprocher de ce qu'il dira ensuite sur les antécédents fondamentaux des Antillais, restés au fond de la mer. Nous sommes à la rencontre de deux plaques, poursuit-il, esquissant une poétique de cette géographie de la Caraïbe. Apparaissant en surimpression sur le rocher du Diamant, s'entretenant avec l'écrivain antillais Patrick Chamoiseau sur un fond sonore de chant de crapauds, Édouard Glissant semble trop pris dans ses éléments pour donner plus. Pudique sur son écriture - "je ne me vois pas écrire un poème d'amour", dit-il simplement - Glissant évoque Mycéa, les théories de la négritude, "ses" écrivains (Faulkner et Saint-John-Perse), les présocratiques.

Résumé : Michel Mitrani, qui avait adapté "Un balcon en forêt", se faisait fort d'obtenir de Julien Gracq, pour la série "Un siècle d’écrivains", un entretien filmé, dans sa maison de Saint-Florent-le-Vieil, en Vendée angevine. Mais si Julien Gracq n'aimait pas les honneurs, les décorations, les prix littéraires (ses œuvres ont reçu la consécration de deux volumes de la Pléïade, mais il n'est pas entré à l'Académie française), il n'aimait pas non plus les caméras de télévision. C'est donc un entretien sonore qui sert de fil conducteur à ce portrait de Louis Poirier, professeur d'histoire et de géographie, né en 1910, qui a choisi en 1939 pour publier "Au château d'Argol", le pseudonyme de Julien Gracq, « un nom rapeux, qui heurte un peu l'oreille ». Dans cet entretien, le dialogue est très libre (on entend les questions posées par le réalisateur). Il laisse percer les agacements de Julien Gracq, « ses vives préférences » et ses «refus également vifs » (Henri Thomas). Le réalisateur illustre cet entretien par les paysages de Vendée, où l'eau est presque toujours présente. D’autres archives sonores, extraites de pièces de théâtre ou d'entretiens radiophoniques donnés précédemment par Julien Gracq, sont montées dans le film. Un commentaire du réalisateur s'ajoute à l'ensemble. Le portrait de Julien Gracq était sans doute beaucoup plus difficile à réaliser que d'autres dans cette série car « les accidents de la biographie n'ont pas d'influence sur l'œuvre ».On retiendra toutefois la lecture par Julien Gracq d'extraits des "Carnets du Grand Chemin" (1992), de "Lettrines 2" (1974), de "La Forme d'une Ville" (1985), "Des Eaux Etroites" (1976), avec cette voix un peu rapeuse, sans lyrisme inutile. Une voix sans affectation, et qui, privée de l'image du visage, devient encore plus vivante, encore plus charnelle.

Résumé : Film réalisé avec la collaboration d'André Du Bouchet. La découverte de son univers poétique se fait à travers des paysages, des tableaux d'artistes amis (Tal Coat, Giacometti, Bram van Velde), des lectures de textes et des réflexions du poète sur son écriture. Ni portrait, ni illustration des poèmes, ce film se veut un ensemble de correspondances visuelles et sonores pour nous conduire au plus près de l'œuvre.

Résumé : Portrait du poète Robert Desnos où l'on évoque son enfance, ses rencontres, ses révoltes, ses passions, ses engagements et enfin, sa mort, le 8 juin 1945, au camp de Terezin, en Tchécoslovaquie. Sur une iconographie très riche, composée de photographies, de dessins, d'images d'archives, d'extraits de films, Jules-César Muracciole fait entendre trois voix, pour raconter Desnos, le lire ou en restituer intensément la présence. L'étudiant tchèque Josef Stuna, jeune infirmier à Terezin, qui avait lu ses poèmes traduits en tchèque, raconte comment, après avoir repéré son nom sur les registres des entrées du camp, il a cherché et retrouvé le poète mourant. Associée à la réalisation de ce film, Marie-Claire Dumas (professeur à l'université de Paris VII), qui s'est consacrée à étudier l'œuvre du poète et à la faire aimer, attire l'attention du spectateur sur "la petite musique entêtante qui se dégage au fur et à mesure de la lecture approfondie des livres de Desnos". Les textes de Desnos dits avec force et simplicité font entendre une voix essentielle.

Résumé : Armand Gatti aime à rappeler la première phrase de l’Évangile de Jean : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu ». Dans ce film réalisé par son fils, Armand Gatti est d’abord une voix et une présence. Sa grande silhouette noire, toujours mobile, emplit l’écran, ses bras décrivent de grandes circonvolutions ou s’élancent vers le ciel , son visage, ses yeux expriment une urgence. Il parle avec conviction. Stéphane Gatti tente de canaliser la parole; il commente la biographie de son père et marque les principales étapes de son parcours. Armand Gatti est filmé chez lui, dans son bureau, et sur des lieux évocateurs de son enfance, de son engagement dans la Résistance : le maquis du Limousin, la base sous-marine de Bordeaux où il transita avant d’être déporté, le camp de concentration d’où il s’évada pour rejoindre l’armée de Libération. « Je ne viens pas du théâtre, dit-il, ce n’était pas mon monde. Le théâtre pour moi est né dans le camp de concentration... A ce moment là, c’était vraiment un enjeu ». Le film donne l'image d'un homme fidèle à ses convictions, solidaire avec les exclus, qui fait du Verbe un lieu de rencontre avec eux : « Nous invitons tous les repris de justice, les psychiatrisés, les transplantés, les déshérités de la parole et du travail à être Dieu. Et nous pesons nos mots ».

Résumé : Portrait de l'écrivain Didier Daeninckx au travail, sur les lieux-mêmes de l'action de son prochain roman, la région alsacienne, choisie comme décor historique, culturel et social de l'investigation de l'inspecteur Cadin, personnage récurrent de ses écrits de Série noire. Le film met en relief la démarche documentaire de l'écrivain. Celui-ci accorde, en effet, une grande importance à la véracité des faits, et consacre beaucoup de temps au repérage des lieux et aux rencontres qu’il suscite. Dans ce film, il sillonne la région en voiture en compagnie d'un jeune mineur dont le grand-père, enrôlé de force dans l'armée allemande, participa en 1918 à un soviet local. Spécificité de l'histoire alsacienne, il s'agissait d'une sorte de conseil d'autogestion composé de soldats allemands en rébellion, de paysans, d'ouvriers et de citoyens qui, pendant onze jours, essayèrent de remettre la cité en marche. En réalisant ce portrait dans le temps du roman en cours d'écriture, le réalisateur cerne avec acuité la personnalité de l'auteur.

Explorer les sujets liés :