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Résumé : Lorsque le film commence, le capitaine et les marins ukrainiens de l’Odessa sont bloqués depuis quatre ans sur leur navire dans le port de Naples. L’armateur d’Etat, compagnie de l’époque soviétique, a fait faillite. L’équipage a vécu le froid, la faim, la solidarité des gens du port ou des familles, sans jamais cesser d’entretenir le navire, dans l’espoir qu’un repreneur paierait leurs salaires. Sans commentaire, le film traque les petits gestes qui peuplent une vie d'ennui. A l'absurdité économique qui les contraint à l'inaction s'ajoutent l’indifférence judiciaire et des tracasseries administratives vécues comme un harcèlement supplémentaire. Enfin, le tribunal de Naples boucle le dossier de rachat : le repreneur n’est autre que la version « privée » des anciens patrons. Les hommes de l’Odessa vont être remplacés, le navire va rentrer au pays. Ils ne seront plus que des sans-papiers en terre étrangère, criblés de dettes. La maladie a emporté trois d’entre eux. Le tribunal n’a pas reconnu leurs cinq ans de courage

Résumé : "Elle avait fait un beau mariage, puis fut répudiée, son enfant lui fut arrachée. Elle resta seule le reste de sa vie. Prise dans la tourmente de l'Histoire du Vietnam, elle est morte il y a trois ans. Comme le veut la tradition, plutôt que de laisser son corps dans un environnement souillé, on est allé déterrer ses os pour les nettoyer, puis les emmener dans son village. Cette femme, c'était ma grand-mère." Xuan-Lan Guyot.

Résumé : La vie de Jean Genet est évoquée chronologiquement de 1910, date de sa naissance, à 1943, date à laquelle il prend contact, depuis la prison de la Santé, avec l'éditeur Marc Barbezat pour envisager une édition de "Notre-Dame des Fleurs". Le commentaire qui suit le fil des activités délictueuses ou légales de Jean Genet – l'énoncé scrupuleux de celles-ci a pour effet d’édulcorer celles-là – est interrompu par des interviews de personnes qui l’ont côtoyé enfant, à l’école ou à la colonie pénitentiaire agricole de Mettray, et par la lecture de courts extraits de ses lettres ou de ses œuvres. L’illustration musicale, en fond sonore continu, semble vouloir pallier l’insuffisance des images censées évoquer la fuite, la désertion, le vagabondage (trains, voies ferrées, campagnes désertes). Une interview de Jean Marais rappelant le premier contact entre Cocteau et Genet conclut cette première partie.

Résumé : Seconde partie du document consacré à Jean Genet (Jean Genet, le vagabond : 1910-1943), selon le même principe chronologique adopté pour la première. De nombreuses interventions composent cette évocation de l’écrivain et de l’homme : Jacques Derrida, Bertrand Poirot-Delpech, Roger Stéphane, Edmund White, Pierre Boulez, Roland Dumas, Jean-Louis Barrault. On retient particulièrement les propos d’Angela Davis rappelant l’engagement de Genet aux côtés des Black Panthers dans les années 70, et ceux de Maria Casarès, centrés sur les pièces de théâtre qu’elle a interprétées à plusieurs reprises ("Les Bonnes", "Les Nègres", "Le Balcon", "Les Paravents"). Plusieurs documents donnent la parole à Genet.

Résumé : «Ce film est constitué des récits de plusieurs personnes ayant vécu cette expérience : un bouleversement de leur être par la lecture d'un livre, «A la recherche du temps perdu», de Marcel Proust. Pour eux, comme pour tant d'autres à travers le monde, l'œuvre de Proust possède l'éclat et la valeur d'un horizon intime : ce vers quoi l'on désire toujours revenir... Il a donc fallu commencer par dire cela, qui peut tenir une si grande place dans notre vie mais qu'on échoue à formuler : son admiration. Puis au cours de ces entretiens et ensuite au montage, à travers les dialogues qui s'établissaient entre ces multiples récits de lecture, nous avons essayé de cerner quelques uns des principes actifs de cette œuvre.» (Thierry Thomas)

Résumé : Pierre Beuchot écrit à propos de son film : "Plus qu'un style, il y a une voix Dagerman. Cette voix simple parle doucement, sans emphase, de gens simples, d'enfants, de vieillards, de sa Suède natale. Elle est amicale pour les humbles, les solitaires, les victimes. Quand il s'agit du monde qui l'entoure, et particulièrement cette Suède neutre de la Seconde Guerre mondiale, la voix se fait tranchante pour dire les impostures, l'hypocrisie, la bonne conscience. Qu'on relise son admirable reportage sur l'Allemagne vaincue de 1946... La voix n'est pas moins impitoyable pour lui-même : ses textes autobiographiques examinent sans indulgence ses doutes et ses faiblesses. Nous entendons cette voix dès les premières lignes de ses romans ou de ses nouvelles. Impossible alors de ne pas s'interroger sur le mal obscur qui devait le conduire au suicide. Nous sommes donc allés à sa rencontre dans l'hiver suédois. Nous avons pris pour guide Klas Ostergren, un jeune romancier fortement marqué par son œuvre, auteur en particulier de "Dagerman, politicien de l'impossible". Ensemble, nous avons retrouvé la ferme où Dagerman - enfant abandonné - fut élevé par ses grands-parents. Nous avons retrouvé Anne-Marie Dagerman qu'il épousa à vingt ans. Dernière rencontre celle d'Anita Björk, la seconde femme de Stig Dagerman. En 1950, ils formaient tous les deux une sorte de couple idéal : elle était une comédienne célèbre - elle avait été la "Mademoiselle Julie" du film d'Alf Sjöberg - il était un écrivain admiré, adulé. Mais l'homme s'interrogeait, doutait : "Je suis trop facilement la proie de forces qui corrodent la vie." ("Posthume", rédigé en 1950.) Il ébauche encore plusieurs romans, continue de collaborer à certains journaux et, surtout, rédige de courts textes - le plus souvent autobiographiques - dont le plus célèbre (Notre besoin de consolation est impossible à rassasier), écrit deux ans avant sa mort, constitue son véritable testament."

Résumé : "Un ami m'avait prêté un livre, tout en me déconseillant fermement de le lire. On devine la suite. Le livre s'intitulait : "Rien Va". Selon la volonté de l'auteur et comme à son habitude, il ne comportait ni prière d'insérer, ni indication de genre. Le titre, le nom de l'auteur et celui de l'éditeur, c'est tout. Le film préface garde la trace de cette plongée dans le texte, sans repères. Les textes qu'on entend dans le film n'obéissent pas à une logique de morceaux choisis. Ce sont des coupes, plus ou moins sauvages, opérées dans des tissus textuels de différente nature : journal intime, poésie, récit, roman. On a recherché la résonnance, non l'illustration. On entrevoit dans le film des lieux hantés par le fantôme (San Remo, Pico) ; Idolina Landolfi feuillette des textes de son père, un dimanche d'automne, dans un jardin de Florence. On entend aussi les témoignages, très périphériques, d'un médecin de la Riviera et d'un maçon de la Ciociaria. Le récit de Rosalba, cette nuit du premier sang où l'aube tarde à dissoudre les monstres, indique la force hallucinatoire de l'écriture Landolfi : encore ne s'agit-il que d'un prélèvement dans le flux du texte. Mais le film ne désire pas se substituer à l'acte, aventureux pour chacun, de la lecture. Surtout lorsqu'il s'agit d'un auteur inquiétant. Allez-y voir vous-même, si vous ne me croyez pas." (Jean-André Fieschi).

Résumé : "En 1960, Pierre Jean Jouve publie "Proses". Dans ce court recueil de petits textes, le poète, âgé, solitaire se retourne vers son passé, méditant sur son travail, ses rencontres, ses amours... En exergue, il a placé trois mots : la Voix, le Sexe et la Mort, cette trilogie condensant à ses yeux tout ce qui a occupé sa vie et son oeuvre. Nous avons donc imaginé la rencontre du poète et de ses derniers textes." (P. Beuchot) Ce film se présente à la fois comme un voyage à l'intérieur de l'univers fantasmatique de l'écrivain, où se trouvent convoquées images de lieux et figures de femmes, et comme une exploration de son espace littéraire, entre-aperçu à travers la lecture d'extraits de ses œuvres, depuis "En Miroir" jusqu'à "Aventure de Catherine Crachat". En contrepoint de ce paysage visuel, un enregistrement radiophonique restitue la voix de Pierre Jean Jouve s'exprimant sur le métier d'écrire.

Résumé : Le film a été tourné à Arenys de Mar et à Barcelone, où Rosa-Maria Delor, qui l'a connu à la fin de sa vie, dépouille la "bibliothèque" d'Espriu : quelques milliers de citations recopiées de sa main pendant quarante ans, un viatique pouvant être emporté sous le bras à tout moment."Poésie de naufragés, de voyageurs perdus dans la nuit" confirme le poète et historien Felix Cucurull. Un film clandestin, tourné quelques années avant la fin de la dictature, permet de comprendre comment un homme secret, nourri des grands textes fondateurs de toute la Méditerranée, a pu devenir le poète le plus populaire de son pays.Espriu, à ce moment-là, donne suite aux paroles de Reverdy : "Absolument imprévisible l'écho qu'éveillera ce que tu écris en celui qui le lira. Il s'agit de peupler de murmures le désert que l'on a devant soi. "Ne pas baisser les yeux, inscrire la mort à la place qui lui revient, dire le néant quand rien ne peut le combler, sont les choix qui donnent leur tension aux vers d'Espriu. Sur le parcours qui mène à la chambre obscure où il se réfugiait pour écrire, Esther Lamandier accompagne de son chant un poème extrait de Final del laberint : "Diré del vell foc i de l'aigua", le poème des oubliés."En 1933, Espriu visite les Pyramides. Il a vingt ans et rêve de devenir égyptologue. La guerre civile qui l'attend en Espagne le transforme en scribe, gardien reclus d'une langue interdite : le franquisme punit en effet de prison quiconque parle, écrit ou enseigne le catalan. Chaque fois qu'ils posent leur plume, Espriu et les écrivains de sa génération se demandent s'ils n'ont pas écrit le dernier mot d'une langue déjà morte.Hanté par la peur de l'oubli, Espriu dessine son oeuvre comme un grand souterrain en spirale : le dernier mot de chaque poème relié au premier du suivant, le dernier poème d'un recueil appelant désespérément une reprise, une suite, un nouveau cycle. Des mots brefs, âpres, choisis pour durer, étayent ces galeries qui poussent leurs chemins dans le noir.Grand connaisseur de la Kabbale, s'identifiant aux Juifs chassés d'Espagne par l'Inquisition, Espriu à la fin de sa vie n'appelle plus son pays que "Sepharad". (Henry Colomer).

Résumé : Karl Kraus (1874-1936) appartient à " l'âge d'or " de Vienne, l'époque de Gustav Mahler, de Sigmund Freud, du Jugendstil, de la musique dodécaphonique de Schoenberg, du renouvellement de l'architecture par Adolf Loos. Dormant le jour et travaillant la nuit, Kraus fut pendant trente-six ans l'unique auteur et éditeur de la revue Die Fackel (Le Flambeau), dans laquelle il commentait son époque et pourfendait ses ennemis de la presse corrompue, de la bourgeoisie viennoise et de la scène politique. Il organisait aussi des lectures - il en fit plus de 700 au cours de sa vie dont plusieurs furent filmées dans les années 30 - qui lui procurèrent une communauté fidèle de lecteurs et d'auditeurs. Son esprit sarcastique, critique jusqu'à l'obsession, son zèle militant étaient des qualités typiquement viennoises que son humour transformait en une forme d'humanité universelle. Bien qu'ignoré par la presse de son pays, Kraus marqua profondément la vie intellectuelle autrichienne et influença durablement une jeune génération d'écrivains et de philosophes parmi lesquels Elias Canetti et Ludwig Wittgenstein. Le film se concentre sur le combat de Kraus contre la bourgeoisie corrompue de Vienne et les faiseurs de guerre. Les textes cités portent la marque des espoirs que Kraus mettait dans la démocratie et le pacifisme. Mais en 1934, Kraus écrit : "À propos de Hitler je ne trouve rien à dire… " Cet aveu marque le début du mutisme de l'écrivain et donne la mesure de l'abîme qui venait de s'ouvrir devant l'humanité.

Résumé : Brendan Behan, né à Dublin en 1923, alors que son père, peintre en bâtiment et activiste républicain, se trouve en prison, devient "l'écrivain irlandais des Irlandais". Il hérite de sa mère la pratique du catholicisme, un républicanisme romantique ainsi qu'une belle voix et un comportement théâtral. Il quitte l'école à l'âge de quatorze ans, et devient rapidement un jeune membre de l'IRA. Il est incarcéré comme prisonnier politique de 1941 à 1945, et c'est en prison qu'il commence à écrire. De ses expériences, il tire son autobiographie, "Borstal Boy", et sa première pièce de théâtre "The Quare Fellow". Le film est une introduction à l'œuvre de l'écrivain irlandais. Le réalisateur a mis en scène, dans des décors réels, des personnages créés par l'auteur : la langue de ces dialogues fait découvrir le style de Brendan Behan.

Résumé : "La personne et le travail d'Isaac Babel sont aussi éloignés de nous que la révolution russe elle-même. (…) Bien des détails de la vie d'Isaac Babel nous échappent. Ni le lieu, ni la date, ni les circonstances de sa mort ne nous sont connus. Ce coffre légendaire, contenant ses manuscrits, disparut en 1939, lors de son arrestation. (…) Quelques écrivains russes le mentionnent dans leurs mémoires, l'évoquant comme un homme modeste, travailleur, qui corrigeait méticuleusement ses écrits. Comme Dublin pour Joyce, Odessa, la ville natale de Babel constituait la matière de son travail littéraire. La vie, cependant, envoie l'écrivain aux confins du pays. Il voyage sans trêve, vivant dans des temps trop troublés pour avoir le loisir de faire son autobiographie. Il voulait être le Maupassant d'Odessa, mais devint le Babel de la "Cavalerie rouge". " (H. Bitomsky) Le réalisateur a conçu ce film sur Isaac Babel comme le "carnet de travail" d'un film en gestation, construit à partir des récits de Babel : " Cet instant de la réflexion sur la création d'un film est le moment où littérature et cinéma peuvent vraiment se rencontrer, chacun selon sa spécificité. "

Résumé : Evocation de l'écrivain italien Primo Levi, mort en 1987, auteur notamment de "Si c'est un homme" (1947), livre dans lequel il décrit son expérience d'Auschwitz. Henry Colomer réussit avec ce film à nous introduire dans l'univers mental de cet écrivain qui était aussi un homme de sciences. "J'ai réuni, autour du témoignage de son ami Jean Samuel, des textes de Levi écrits dans des circonstances bien différentes, mais dont le rapprochement souligne l'extraordinaire caractère de nécessité et de cohérence. Les images que j'ai mises en relation avec ces textes sont en noir et blanc : peut-être parce que le noir et blanc est censé contraindre à l'économie de moyens, à l'accentuation de l'essentiel, et qu'avec cette pensée, j'essaie de me consoler d'avoir dû passer sous silence tant d'aspects importants de l'œuvre de Levi. Peut-être aussi parce que sa mort est si proche qu'elle invite à se retirer des lumières et des couleurs trop vives, et à retrouver, dans la pénombre, des points d'appui pour les temps difficiles." (Henry Colomer)

Résumé : Consacré à la poétesse russe, Anna Akhmatova (1889-1966), "reine de la poésie russe" oubliée de son vivant par son peuple, coupée de ses lecteurs et comme enterrée vivante, ce film est triste, prévient le réalisateur, mais "il est impossible de trouver en Russie un poète au destin plus tragique." Après avoir publié ses premiers recueils, Anna Akhmatova avait fondé avec Ossip Mandelstam et son mari Nikolaï Goumilev le mouvement "acméiste" en réaction contre l'idéalisme romantique des symbolistes. L'exécution pour "antisoviétisme", en 1921, de Nikolaï Goumilev, dont elle avait divorcé trois ans plus tôt, mais dont elle avait un fils, va lui fermer pendant vingt ans toute possibilité d'être publiée. Son second mari meurt en 1930, son fils Lev est arrêté en 1937 et son troisième mari, critique et historien d'art meurt dans un camp en 1953. Son fils n'aura connu, de 1937 à 1956, que deux années de liberté après la guerre : pour lui, elle passe des mois à attendre devant les portes des prisons de Leningrad et c'est pour lui qu'elle compose le "Requiem", un chant funèbre sur le martyre des mères pendant la grande terreur. Les poèmes d'Anna Akhmatova étaient transmis oralement à des dépositaires fidèles qui répéteront, inscriront dans leur mémoire ces lignes qu'on ne peut même pas copier sans risque. Le film est composé de photos d'archives et de témoignages sur une vie mêlée aux bouleversements de la première moitié du XXème siècle. Parmi ces témoignages, celui de Lev Goumilev. Le commentaire du film est composé de fragments de lettres, de carnets, de souvenirs d'Anna Akhmatova. Un enregistrement réalisé en 1965 à Londres nous restitue la voix d'Anna Akhmatova.

Résumé : Le 31 juillet 1944, Antoine de Saint-Exupéry disparaît aux commandes de son Lightning. Le mystère de cette disparition reste entier. La correspondance de Saint-Exupéry avec sa mère est au centre de cette enquête ainsi que les témoignages de ceux qui l'ont connu à cette époque. Le film est également composé d'archives filmées et de nombreuses photographies.

Résumé : Evocation de l'écrivain Joë Bousquet qui, blessé en 1918 à l'âge de vingt et un ans, passa le reste de sa vie paralysé, enfermé dans une chambre à Carcassonne. Il meurt en 1950, après "trente-deux ans d'immobilité (à l'exception des courses folles dans la Bugatti de son ami Ducellier) mais aussi d'amitiés, d'amours et d'écriture. Trente-deux années d'une seconde vie, une autre vie, dont on commence seulement à prendre la mesure." (Jean-André Fieschi). Les visiteurs sont les écrivains Paul Valéry, André Gide, Jean Paulhan, André Breton, Paul Eluard, Louis Aragon, Francis Ponge, Maurice Blanchot, Gaston Bachelard, Simone Weil, et les peintres Yves Tanguy, Hans Bellmer, Jean Dubuffet, Max Ernst. Le film met en scène des femmes, incarnations des femmes à qui Joë Bousquet a écrit des milliers de lettres, qui interprètent des fragments de son œuvre..

Résumé : "Dans la nouvelle qui ouvre le recueil intitulé "Le sanatorium au croque-mort", Bruno Schulz parle du livre : "Jadis, au petit matin de mon enfance, à la première aube de ma vie, sa douce lumière éclairait l'horizon. Il reposait glorieux sur le bureau de mon père qui, plongé en lui, frottait en silence, patiemment, d'un doigt humecté de salive, le dos des feuillets jusqu'à ce que le papier aveugle s'embrumât, se brouillât, réveillât le troublant pressentiment." Nous avons donc filmé les livres eux-mêmes. Nous avons montré le "papier aveugle", l'architecture typographique des mots (polonais), parfois démesurément grossis et déformés, comme ces objets quotidiens que la mémoire transforme en mausolées grandioses et obsédants : Schulz a l'art de ces déformations. De temps en temps, un cafard traverse le texte et s'enfonce dans l'obscurité. Entre le bruit sec que font ses pattes sur le papier et la typographie du texte, s'établit alors un étrange dialogue... Deux voix se disputent l'espace sonore. Deux voix qui lisent Schulz. L'une, la polonaise, pour nous donner la musique. L'autre, la française, pour libérer les images [...] Une dernière image : celle d'une carte de la Pologne sur laquelle tombe de la farine blanche. Voix du commentateur : "Le 19 novembre 1942, un coup de feu rompt le fil de la métaphore... Il neige sur la Pologne..." Sans doute Schulz aurait-il eu un sourire complice devant cette image bricolée qui simule la neige avec un peu de farine. Lui qui a bien su explorer la richesse polysémique de ce qu'il appelait la camelote : la neige, la farine, la folie, le livre... et le temps !" (André S. Labarthe)

Résumé : "La caméra balaie la typographie du livre tandis que la voix se lance dans une première tentative de lecture : Chapitre premier... le passage... Chapitre premier. Cette histoire commença un après-midi, loin de la mer. "La caméra s'immobilise sur un mot : Polynésie. Dans ce qui ressemble à une salle désaffectée, un homme feuillette un magazine. Un homme sans âge. Il attend. Parfois, il quitte sa chaise, va à la fenêtre ou examine longuement la reproduction d'un tableau de Gauguin punaisée sur le mur. Puis il revient s'asseoir, allume une cigarette et tousse. La voix reprend : "Chapitre premier. Cette histoire...", s'aventure un peu plus loin dans le texte : "je besognais dans une grande pièce meublée d'un bureau, d'un fauteuil...", mais est interrompue par celle du témoin (Charles Juliet), qui nous fait part de sa première visite à l'écrivain : "Je lui avais téléphoné pour prendre rendez-vous et, un soir, il m'a reçu, en fin d'après-midi, alors qu'il n'avait plus de clients..."Comme mu par quelque pressentiment, l'homme qui tousse se lève, s'engage dans un couloir, pousse la porte d'un salon livré à l'abandon. Sur un moniteur télé qui semble ne fonctionner que pour les mouches, une jeune femme nue se caresse doucement la cuisse avant de river son regard sur celui de l'homme qui, maintenant, l'observe. (...) .Ainsi, au fur et à mesure que la figure de Reverzy se précise (son métier de médecin, son voyage en Polynésie, sa vocation tardive d'écrivain), la lecture progresse-t-elle, se fortifiant de tout ce qui s'oppose à son cheminement, travaillant sans relâche à remonter le cours d'un fleuve dont l'écriture aurait douloureusement creusé le lit. Vers la fin de sa vie, Jean Reverzy adressait ce conseil à un jeune écrivain qui le consultait : "Vous voulez écrire ? Apprenez à mourir."(André S. Labarthe).

Résumé : En 1992, le Zaïre: régime politique, bilan économique et social, vie quotidienne. Le film pose la question de la survie du régime de ce pays africain, symbole du naufrage du continent.

Résumé : Poète, auteur de courts récits dans une langue concise, traducteur ("Le Coran", "La Genèse", Eschyle, Sophocle...), Jean Grosjean, né en 1912, voyageur au Proche-Orient, prêtre, co-directeur de la NRF, ami de Malraux, a mené une vie hors de toutes les modes, de tous les sentiers. Il a tenté de réinterpréter, de l'intérieur, les textes fondateurs de notre culture.Ce film est le portrait d'un homme plus que discret, dont l'attitude est faite d'ironie légère, de distance imperceptible, d'hésitations, d'ignorance avouée. Interrogé, il ne dispense pas de leçons, il ne cherche pas à montrer une image parfaitement dessinée et cohérente de lui-même : sans emphase, sans ostentation, il se soustrait en souriant aux catégories qui pourraient le définir ou le limiter.Entretien mené par Olivier -Germain Thomas.

Résumé : "Je suis maintenant un vieil homme et, comme beaucoup d'habitants de notre vieille Europe, la première partie de ma vie a été assez mouvementée", disait Claude Simon dans son "Discours de Stockholm", en décembre 1985. Révolution espagnole, Seconde Guerre mondiale, camps de prisonniers, évasion, maladies, voyages : de ces composantes, brièvement évoquées, d'une vie "assez mouvementée", le prix Nobel de littérature se refusait à tirer d'autre conclusion que celle-ci : "Je n'ai encore, à soixante-douze ans, découvert aucun sens à tout cela. Comme on voit, je n'ai rien à dire, au sens sartrien de cette expression."Filmer trois journées d'entretiens avec Claude Simon, dans sa maison de Salses, doit tenir compte de cette donnée fondamentale : l'écrivain n'a "rien à dire". C'est cet homme "découvrant à tâtons le monde dans et par l'écriture" dont le film fait le portrait, cet explorateur "d'un paysage inépuisable", passant et repassant, comme la ligne en boucle de l'entrelacs, par des points qui sont autant de carrefours de l'œuvre : le cheval mort de La route des Flandres, les cartes postales d'Histoire, les archives familiales des "Géorgiques". Ces images, ces mots, ces objets, qui sont les matériaux des livres : les "corps conducteurs" du courant qui circule dans l'œuvre ; et les seuls repères du voyageur aveugle." (Marianne Alphant et Roland Allard).

Résumé : 1981, François Mitterrand est élu Président de la République. La gauche arrive au pouvoir en France, après 23 ans passés dans l'opposition. Dix ans après, le film tente une exploration des critiques et des espoirs suscités .Avec les points de vue de femmes et d'hommes de gauche comme de droite, anonymes ou connus.

Résumé : Une réflexion sur les tentations de l'autobiographie, un genre classique où il convient de distinguer ce qui est su (sûr) et ce qui est inventé. Pierre Dumayet nous entraîne dans ce parcours en compagnie de deux écrivains. Le premier, Jacques Brosse, pense avoir réussi à travers « Autobiographie d'un enfant » à approcher son enfance telle qu'il l'a effectivement vécue, et non telle qu'il l'a par la suite imaginée. C'est en se forçant patiemment à s'écouter comme il écouterait un autre qu'il est parvenu à cerner son identité, à apprendre sur lui ce qu'il ne savait pas encore. Le second, Pierre Pachet, vient de publier « Autobiographie de mon père », un livre écrit par lui mais où c'est son père qui dit « je ». L'auteur a du mal à défendre chacune des phrases du récit : « C'est moi qui prétends faire parler mon père que d'autres connaissent mieux. Je porte ce livre avec honte comme un excès de hardiesse nécessaire pour que mon père vive plus, je lui ai donné plus de temps qu'il n'en a eu ». En terminant son émission par une séquence avec le haute-contre James Bowman, dont la voix d'adulte conserve en son for intérieur le soprano de l'enfance, Pierre Dumayet prolonge sa réflexion entamée avec les deux ouvrages autour de la question de la perte et de ce qui peut être préservé.

Résumé : Dans un tourbillon d'images d'hier et d'aujourd'hui, Jean-Christophe Averty évoque, musique à l'appui, les lieux mythiques de Saint-Germain-des-Prés, des années 30 à l'après-guerre. Constitué de 3 parties. Avant : l'avant-guerre avec Alfred Jarry et la "Chanson du décervelage" ; les débuts du clarinettiste Claude Luter ; le Groupe Octobre ; les cafés (le Flore, les Deux Magots, la Rhumerie martiniquaise). Pendant : les clubs célèbres (le Lorientais, le Tabou avec Boris Vian et son frère Alain, le Club Saint-Germain, la Rose Rouge et les Frères Jacques) ; Annabel Buffet et Juliette Gréco. Après : la vie intellectuelle avec Jean-Paul Sartre ; Isidore Isou, fondateur du lettrisme ; le Collège de Pataphysique ; la Librairie des Amis du livre.

Résumé : Ce film documentaire, initialement intitulé "Une traversée du siècle avec Julien Green", retrace l'histoire du XX° siècle à travers la mémoire d'un témoin exceptionnel en la personne de l'écrivain Julien Green (1900-1998) et de son "Journal", le plus long de l'histoire de la littérature. Ces deux éléments s'entrecroisent et se complètent : un récit construit à partir d'un entretien filmé avec Julien Green chez lui, à Paris, en 1996, et le "Journal", exercice quotidien, où sont consignés faits et sentiments avec une précision extrême, et dont Christian Rist donne la lecture d'un choix d'extraits. Ces deux voix nous amènent sur les lieux où Julien Green a vécu : la Virginie, berceau de sa famille, Paris, où il a choisi de vivre, Londres, Oxford, New York, Rome, Berlin... jusqu'à Klagenfurt, en Autriche, dans la petite chapelle d'une église baroque où il a fait creuser sa tombe. De nombreuses images d'archives mondiales sur le siècle et des photographies appartenant à Julien Green, illustrent ce récit découpé chronologiquement en quatre parties : 1900-1917, 1917-1930, 1930-1940 et 1940-1996.

Résumé : Au début du Ier siècle, le judaïsme est divisé en courants de pensée adverses. Le mouvement baptiste a eu une influence sur Jésus. On a aussi la trace, avec les premiers chapitres de l'Evangile de Jean, d'une concurrence qui fut très forte entre les cercles baptistes et les cercles chrétiens. Les disciples de Jean le Baptiste pensaient qu'il était sinon le messie au moins celui qui allait instaurer le royaume nouveau.

Résumé : Les Evangiles s'accordent à dire que Judas, l'un des douze apôtres, a livré Jésus au Grand-Prêtre. Quelle peut-être la fonction du personnage de Judas ? Est-il un symbole qui incarne la judéité après la rupture des chrétiens avec la synagogue ? Sert-il à développer la dimension sacrificielle de la figure de Jésus ? Les chercheurs examinent toutes les hypothèses permises par les textes.

Résumé : L'évangile de Jean s'il est le reflet de son auteur est aussi le reflet de ses premiers lecteurs. D'après l'écriture de l'évangile , ce qui est écrit ou au contraire sous-entendu, on peut avoir une idée des communautés auxquelles il s'adresse ou qu'il souhaite toucher. Les chercheurs pensent ainsi que la rédaction proprement dite de l'évangile selon Jean s'est faite sur plusieurs périodes, en s'adaptant à l'évolution du contexte, et peut-être pas par une seule personne, mais plusieurs dans la tradition d'une "école joannique".

Résumé : Etude des Evangiles synoptiques (ceux de Marc, Matthieu et Luc) et de l'Evangile selon Jean, le plus tardif. Jean est-il une personne réelle ou une figure idéalisée ?

Résumé : Que se passe-t-il après la mort de Jésus sur la croix ? Le corps de Jésus a-t-il été remis à ses proches et enseveli ou abandonné sans sépulture ? Ce n'est qu'à partir de l'Evangile de Marc que se développe le récit de la découverte du tombeau vide. Le mythe de la Résurrection est-il un palliatif au désespoir des adeptes ? Est-ce une invention chrétienne, cette notion signifie-t-elle que Jésus est relevé d'entre les morts ou que seul son esprit continue à vivre ?

Résumé : Les Evangiles précisent que Jésus fut crucifié avec deux hommes ; ils mentionnent aussi un troisième homme, Barabbas, que Pilate aurait relâché après négociation avec le peuple. Qui était Barabbas, que les textes qualifient de "lestes", mot traduit généralement par "brigand" ?

Résumé : Le Temple est selon la Bible le lieu où le ciel rejoint la terre et où la présence divine se manifeste. , c'est donc un territoire sacré. Mais un changement radical se produit à l'époque d'Hérode : les grands-prêtres officiant au Temple sont désormais nommés par les forces romaines d'occupation. Quant à l'intervention de Jésus au Temple, est-elle une menace pour le pouvoir sacerdotal, pour l'autorité romaine ou pour les notables et les gens simples qui vivent du Temple ?

Résumé : Gérald Caillat met en images les travaux de Pierre Legendre, aux confins de la philosophie, de la psychanalyse et de l'histoire du droit. "La Fabrique de l'homme occidental" est une vaste réflexion sur la façon dont se constitue le sujet humain, sur les institutions qui le forment : la religion, le pouvoir, la science, le management, la justice. Le texte de Pierre Legendre est édité aux éditions Arte/Mille et une nuits.

Résumé : Emission consacrée à Nicolas Poussin à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du peintre. Plusieurs ouvrages alimentent le propos de cette émission, notamment "Les Lettres et propos sur l'art de Nicolas Poussin" et la nouvelle de Balzac "Le Chef d'oeuvre inconnu", que Picasso illustrera en 1931. Dumayet et Bober convient le spectateur à un parcours de correspondance entre les deux peintres (Poussin et Picasso) en passant par Cézanne qui confiait avoir fait de la nouvelle de Balzac son livre de chevet.

Résumé : L'écrivain et peintre Henri Michaux sert de point de départ à une réflexion sur l'expérience et ce qui peut en être transmis. Pierre Bergougnoux développe ce thème.

Résumé : À travers les témoignages de ceux qui l'ont connu, sont retracées les deux dernières années de la vie d'Antonin Artaud (1946-1948) : Paule Thévenin, éditrice de ses œuvres, Marthe Robert, Henri Thomas, Rolande Prevel, Jany Seiden de Ruy, Henri Pichette, Anie Besnard... Les réalisateurs ont refait avec les amis d'Artaud, ses amours, ses compagnons, le chemin qu'il fit, ont retrouvé dans leur mémoire les lieux qu'il fréquenta, refait ses parcours entre la maison de santé d'Ivry et Saint-Germain-des-Prés, dans le Paris de l'immédiat après-guerre. Ils ont retrouvé la voix d'Artaud, son visage, sa présence, dans la voix, le visage, la présence de ceux qui l'accompagnèrent, et dont il a bouleversé la vie. De nombreuses photographies inédites et la voix enregistrée d'Artaud s'ajoutent à ces témoignages.

Résumé : L'œuvre publiée de Louis-René Des Forêts est rare, romans et récits essentiellement, fragments, manuscrits détruits ou inédits, dont seuls quelques extraits, parus en revues, sont la part visible. Écrivain secret, hanté par la question du langage et, à ce titre, extrêmement réticent à parler publiquement de son œuvre, Louis-René Des Forêts a accepté de rompre son "vœu de silence". Aussi, ce film, le seul auquel il a accepté de participer, constitue-t-il un document important. Mais ce portrait ne livre pas seulement un témoignage du point de vue de la littérature, du rapport thématique au silence, de la passion pour la musique. Cette rencontre révèle une part de l'autobiographie de l'écrivain. L'écriture d'"Ostinato", au caractère fragmentaire voulu comme "des espèces d'épiphanies", traduit par la langue des moments de vie et exclut par sa nature même la perspective d'un aboutissement. La visite chez l'écrivain, menée par Benoît Jacquot et Jean-Benoît Puech, n'est pas sans air de parenté avec la forme et l'univers mêmes des récits de l'auteur du "Bavard" et de "La Chambre des enfants". "La caméra ne se permet aucune divagation. Mais dans son usage retenu, concentré, elle fait du moindre détail, un événement..." (Marianne Alphant, "Libération", 1988).

Résumé : Les "affreux" (élèves de dernière année d'une promotion de Saint-Cyriens): rituels, cérémonies et commémorations qui ponctuent l'année scolaire et marquent les étapes finales de l'entrée dans une profession et dans l'âge adulte.

Résumé : En 1995, l'Ouganda présidé par Yoweri Museveni négocie avec la Banque Mondiale, tout nouvellement présidée par James Wolfensohn, l'augmentation de l'aide financière au développement. Celle-ci est subordonnée à des ajustements structurels. Se pose ensuite, comme pour tout pays en voie de développement, la question de la dette. L'équipe du film suit les négociations, pas à pas, à tous les niveaux, jusqu'à leur conclusion provisoire fin 1996. Démonstration, par l'image, de la puissance exorbitante des institutions financières internationales dans la définition de la politique économique et sociale intérieure d'un pays en voie de développement.

Résumé : Dumayet et Bober nous convient à une nouvelle lecture de Perec enrichie des clefs que le lecteur pourra trouver dans deux livres «Georges Perec Images» de Jacques Neefs et Hans Hartje et le «Cahier des charges de La Vie mode d'emploi». Avec des entretiens avec Jacques Neefs et Bernard Magné.

Résumé : Essentiellement perçue comme terre de dictatures, de guérillas et de coups d'État, l'Amérique Centrale est pourtant riche en expressions artistiques et littéraires. Sa littérature semble encore ignorée du reste du monde et même méconnue au-delà des frontières de chacun des pays qui forment cette partie du continent américain. Le film de Dominique Rabourdin, produit à l'occasion de leur venue en France dans le cadre des Belles Étrangères (18 au 30 novembre 1997), présente les quatorze écrivains suivants : Roberto Sosa et Roberto Castillo (Honduras), Ernesto Cardenal, Gioconda Belli, Sergio Ramirez (Nicaragua), Ana Istarù, Quince Duncan, Anacristina Rossi (Costa Rica), Enrique Jaramillo Levi, Rosa Maria Britton (Panama), Mario Monteforte Toledo, Rodrigo Rey Rosa (Guatemala), Claribel Alegria, Manlio Argueta (Salvador). Une brochure éditée par le Centre national du livre comprend les notices biographiques des quatorze écrivains, leur bibliographie et une sélection de textes.

Résumé : Filmés à Anvers, Gand, Bruxelles Knokke-le-Zoute, Rekkem ou Saint-Vith, à l’est de Liège, interrogés au cours de promenades dans la campagne, dans des lieux publics ou privés, dix-huit écrivains belges - poètes, romanciers, éditeurs, scénaristes, journalistes, critiques - plus ou moins reconnus, plus ou moins traduits, s’expriment sur leur identité, leur sensibilité, leur parcours. Écrivains de langue flamande, de langue française ou de langue allemande, ils sont brièvement présentés et questionnés. Ils parlent de la littérature, de leurs différences culturelles, évoquent leur pays, son histoire et son avenir, et contribuent à tracer les contours d’un portrait affectif de la Belgique. Interviennent successivement : Jozef Deleu, Hugo Claus, Jacqueline Harpman, Monika van Paemel, Pierre Mertens, Philippe Blasband, Stefan Hertmans, Kristien Hemmerechts, Tom Lanoye, Geert Van Istendael, Eric De Kuyper, François Emmanuel, Nicole Malinconi, Miriam Van Hee, Lucien Noullez, William Cliff, Liliane Wouters, Bruno Kartheuser.

Résumé : Pierre Dumayet raconte la vie de Balzac en se fondant sur son œuvre et sa correspondance privée. À l'aide d'indices qu'il souligne dans les lettres de Balzac à sa mère et à Madame Hanska, il révèle ce qui dans la vie sentimentale de l'écrivain et dans ses lettres se retrouve, transposé, dans les romans, tandis que défilent à l'image les éléments d'une fresque composée de portraits, gravures, illustrations et manuscrits. La Loire et la vallée de l'Indre, les rues du vieux Tours, le château de Saché, le collègue de Vendôme, la maison de la rue Raynouard servent aussi à illustrer le commentaire érudit de Pierre Dumayet.

Résumé : Éditeurs, écrivains, poètes, dramaturges tchèques, tous ont été confrontés à la "normalisation" soviétique. Filmés chez eux, treize d'entre eux témoignent des sombres journées de l'intervention des troupes du Pacte de Varsovie à Prague en août 1968, de ses conséquences sur leur vie quotidienne, sur la culture et sur leur œuvre en particulier. La plupart n'ont jamais cessé d'écrire alors qu'ils n'avaient pas la moindre chance d'être publiés. Évoquant leur statut de dissident, certains rappellent les démêlés du plus célèbre d'entre eux, Vaclav Havel, avec le pouvoir. Ils parlent de leur insoumission, des raisons qui les ont poussés à résister, de la censure et de l'autocensure, de leur désespoir, de leurs souffrances, de l'exil enfin, choisi ou imposé. Le film montre des images de l'intervention soviétique, mais aussi des prises de vue actuelles des rues de Prague et de ses cafés où flânent aujourd'hui de nombreux touristes. Avec la participation de Ludvík Vaculík, Sylvie Richter, Josef Skvorecký, Jan Trefulka, Zbynek Hejda, Ivan Matoušek, Vlastimil Trešnak, Daniela Fischerová, Daniela Hodrová, Michal Ajvaz, Jáchym Topol, Petr Borhovec, Michal Viewegh.

Résumé : Essentiellement perçue comme comme terre de dictatures, de guérillas et de coups d’état, l’Amérique centrale est riche en expressions artistiques et littéraires. Sa littérature est presque ignorée du reste du monde et même méconnue au delà des frontières de chacun des pays qui forment cette région. Produit à l'occasion de leur venue en France dans le cadre des Belles Etrangères (18 au 30 novembre 1997), le film de Dominique Rabourdin présente quatorze de ces écrivains : Roberto Sosa et Roberto Castillo (Honduras), Ernesto Cardenal, Gioconda Belli, Sergio Ramirez ( Nicaragua), Ana Istarù, Quince Duncan, Anacristina Rossi ( Costa Rica), Enrique Jaramillo Levi, Rosa Maria Britton (Panama), Mario Monteforte Toledo, Rodrigo Rey Rosa (Guatemala), Claribel Alegria, Manlio Argueta ( Salvador). Une brochure éditée par le Centre national du livre comprend les notices biographiques des quatorze écrivains, leur bibliographie et une sélection de textes.

Résumé : Malgré les écrans électroniques, les mémoires virtuelles sur disques durs, le papier reste le support de la culture, celui que protègent les Archives et les bibliothèques nationales. Le film examine les aspects historiques de la fabrication du papier. Avec des contributions de Michel Butor, George Steiner, Ernest Pignon Ernest, Roger Chartier.

Résumé : "Ma langue est celle d'un éternel étranger. Dans les mots de tous les jours, je suis en perpétuel exil. Il m'en faut toujours d'autres pour dire la même chose." Le commentaire à la première personne, suivant un ordre alphabétique et subjectif, nous introduit dans un univers où la langue et la culture yiddish, celles des communautés juives européennes d'avant la Shoah, sont encore vivantes. École, bibliothèque, imprimerie, rue, théâtre, cafés...Traces d'une culture intériorisée qui représente "l'espace intemporel dans lequel repose le souvenir d'un passé révolu".

Résumé : A travers des extraits de la correspondance d'Hannah Arendt, le film retrace les relations de la philosophe avec son second mari Heinrich Blûcher et son amitié avec Martin Heidegger.

Résumé : Le fil conducteur du film est le journal de Pierre Loti de l'année 1910, année où se termine sa carrière d'officier de marine. Pierre Loti (1850-1923) a parcouru le monde au cours de nombreuses campagnes et affectations (Pacifique, Méditerranée, Océan Indien, Chine, Japon...). Sa maison de Rochefort, aussi diverse que le monde, avec sa salle Renaissance, sa salle gothique, sa mosquée, devient son port d'attache. Mais il ne tient pas en place et le film rappelle ces allées et venues incessantes entre Rochefort, Hendaye, Paris et Istambul dont l'année 1910 est remplie. Les souvenirs évoqués dans le journal, traités en flashbacks, des extraits de ses romans et des documents d'archives complètent cette introduction à l'œuvre de Loti.

Résumé : Ce film est le deuxième d'une collection, "Traduire", consacrée à de grands traducteurs contemporains, chacun abordant un aspect particulier de la traduction. "L'idée directrice de cette collection est de partir d'une simple page (un poème, un extrait d'une scène de théâtre) et de l'examiner "à la loupe", de façon à faire apparaître les questions-clefs de la traduction au fil du texte, en allant du particulier vers le général, et non l'inverse. Il s'agit donc de carnets de route de traductions en cours, ou assez récentes pour avoir laissé une empreinte vive dans la mémoire du traducteur." (Henry Colomer). Claire Cayron, disparue en 2002, a été pendant vingt-sept ans l'unique traductrice en français de l'écrivain portugais Miguel Torga dont elle a fait découvrir l'œuvre en France. Son ambition et le pari qu'elle avait fait, lorsqu'elle avait commencé cet immense travail, étaient d'arriver à faire reconnaître "la voix" de Torga en français, une langue, une écriture en rupture avec le portugais volubile des écrivains qui l'avaient précédé. Dans ce film, les problèmes de traduction sont vus au plus près du texte, à l'aide d'exemples courts et précis, choisis dans le monumental journal de Torga, "En franchise intérieure", qui nous introduisent directement à la langue, au style, à l'œuvre. Les extraits cités apparaissent à l'écran et l'on peut suivre des yeux les étapes successives de la traduction expliquées par Claire Cayron. Elle nous fait part ainsi, dans le cadre d'un travail en cours, de ses doutes et de ses convictions, de sa méthode et de ses exigences.

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